Recommandations Celles-ci sont relatives au secteur de l?industrie du médicament et doivent être réalisées par les opérateurs et les pouvoirs publics. «Le secteur national du médicament se distingue par une absence totale de données chiffrées fiables à même de permettre une vision exhaustive des agrégats économiques qui y sont liés et ce, en raison de l?absence d?organismes spécialisés qui existent dans les pays développés.» Avant de faire ce constat amer, Ali Aoun, P-DG de Saïdal, a brossé un tableau complet de la situation du marché mondial de l?industrie du médicament avec en toile de fond le nouveau paysage économique international. Invité hier du Forum d?El-Moudjahid, le patron du premier groupe pharmaceutique algérien a mis à nu, chiffres à l?appui, tous les mécanismes, les aspects méconnus et la dynamique de cette mondialisation effrénée qui est en train de s?imposer dans l?économie mondiale. Dans un contexte dominé de plus en plus par le règne de l?économie de marché, l?amélioration des moyens technologiques, l?efficacité des communications et l?instantanéité des échanges transfrontaliers, l?industrie mondiale du médicament demeure, selon M. Aoun, «peu concentrée par rapport à d?autres secteurs d?activités (informatique, automobile, industrie spatiale)». Quant au marché national du médicament, il représente, selon le conférencier, et en fonction des déclarations des uns et des autres, une enveloppe de 600 millions de dollars, soit 0,17% du marché mondial. Interviennent dans ce marché un secteur industriel et un secteur d?importation. Le premier, qui est en relatif développement, ces dernières années, voit s?y activer un nombre d?opérateurs limité dont Saïdal reste le principal producteur. Selon M. Aoun, la seule production connue avec certitude est celle de son groupe estimée à plus de 85% de la production nationale. Le partenariat réalisé sur le terrain, les efforts d?exportation des produits Saïdal à l?étranger (14 clients en Afrique, 3 dans les pays arabes et même 2 en Europe dans le cadre de la formule PGM/ONU/Sahara occidental) ont été les autres axes de l?exposé de M. Aoun. Autrement dit, l?avenir de Saïdal est minutieusement tracé dès à présent à la faveur d?un plan stratégique adapté, englobant la décennie à venir. Bien plus, le plus haut responsable de Saïdal et ses managers ont «osé» quelques recommandations relatives au secteur du médicament appelées les «10 commandements» à réaliser autant par les opérateurs que par la puissance publique. Adéquation offre/demande, partenariat public-privé (3P), développement du générique, intégration du médicament dans le système de santé, encadrement de la prescription médicale, promotion de la pharmacovigilance, développement de la recherche et de la formation, prise en charge des problèmes de l?environnement induits par le secteur et création d?emplois dans l?industrie pharmaceutique ont été les thèmes de ces recommandations. Enfin, durant le débat, M. Aoun a expliqué à l?assistance pourquoi son groupe s?est désengagé de la société Aldaf, une société mixte algéro-danoise devant concrétiser un projet d?usine d?insuline en Algérie. Il a aussi annoncé que le premier flacon d?insuline conditionné par Saïdal verra le jour en mars 2004 et celui fabriqué entièrement par le groupe, pour la fin de l'année en cours. Comme quoi, l?industrie pharmaceutique algérienne n?est plus à l?état embryonnaire.