Satisfaits d?apprendre la saisie par les douanes algériennes au port d?Alger, de conteneurs de pièces détachées contrefaites, les producteurs européens n?ont, toutefois, pas eu le temps de se réjouir longtemps. «Ladite marchandise a été écoulée quelques jours plus tard sur le marché algérien.» Cette révélation a été faite par le représentant du G6, un groupement des plus grands équipementiers en pièces détachées tels Valeo et Eyquem, qui s?est interrogé «de quel droit les douanes algériennes ont-elles permis la sortie de cette marchandise ?» Absentes du séminaire tenu durant le Salon de la pièce détachée et du service après-vente (EquipAuto Algeria), les Douanes n?avaient donc pas de voix pour les défendre. «J?ai tout de même su, auprès de certains responsables, que les douanes algériennes, notamment celles du port d?Alger, souffrent d?un manque de places pour stocker les marchandises saisies», a poursuivi le représentant. Faire sortir cette marchandise pour laisser de la place à d?autres prises serait une solution aberrante, selon les représentants du G6 qui exigent des explications. Le marché de la pièce détachée contrefaite, évalué à 250 millions de dollars US par M. Siad, directeur général de la société du même nom, reste donc bien alimenté au regard des quantités immenses déversées à travers les places les plus connues pour accueillir ce type de produit. Cela crée une confusion auprès de l?automobiliste algérien qui ne sait plus faire le distinguo entre le vrai et le faux. Des photos à cet effet ont été projetées lors du séminaire en question démontrant deux produits identiques dans la forme, mais dont l?un est contrefait alors que l?autre ne l?est pas. Même les personnes les plus initiées ont eu du mal à distinguer le vrai du faux. Comment alors un simple douanier qui n?a pas eu la formation adéquate, pourrait se retrouver entre des milliers de produits allant de la pièce automobile aux produits cosmétiques en passant par les chaussures de sport, les articles ménagers, etc. Le sous-directeur au ministère des Transports, M. Nasser, qui souligne que l?Etat et le citoyen sont les premiers à faire les frais d?une telle situation en vies humaines et en dégâts matériels, demandera à ce groupement d?apporter son soutien sur le plan de l?expérience surtout.