Vécu n El-Hadj Mohand, 103 ans, vit dans son village natal en Kabylie. Son neveu dresse son portrait. «Mon oncle est né 1902, il vient de boucler sa 103e année de vie. Il n?est atteint d?aucune maladie et possède toutes ses capacités mentales. Son parcours a été très riche. Il est père de 12 enfants, issus de deux mariages et il est arrière-grand-père. Il a vécu une partie de sa vie en France. Il travaillait chez Beghin (fabrique de sucre) et plus tard chez Renault. A18 ans, il a été mobilisé pour effectuer son service militaire. Plus tard, il sera de nouveau mobilisé, en tant que réserviste, pour rejoindre l?armée française lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a habité Paris, durant, plus de vingt ans. De retour en Algérie, il vivra avec sa seconde épouse et ses enfants, là-haut, dans les montagnes de Kabylie. Il labourera son champ et apportera son aide à son épouse dans différentes tâches. Il se réveillait à l?aube, pour aller puiser l?eau du puits de l?autre côté de la montagne, pendant que son épouse trayait la vache et préparait le pain. Il repartait un peu plus tard au champ, où il semait, bêchait et labourait la terre. Qu?il pleuve, qu?il vente ou qu?il neige, il était toujours au rendez-vous, même au moment des grandes chaleurs. Rien ne le dissuadait de prendre sa pelle, sa pioche et son sac de grains. A la fin de la journée, il se rendait dans la forêt pour ramasser du bois. Ce qui ne le dispensait pas d?accomplir son devoir de membre de djamaât tadhert ( Conseil des sages du village). Sa vie se passait entre son village natal, Alger ? de passage seulement ? et Paris. Plus tard, il se rendra à La Mecque pour accomplir le Hadj, accompagné de sa fille aînée qui, elle, était, à l?époque, déjà grand-mère. Aujourd?hui, il vit avec sa benjamine, là-haut, dans la montagne et a le souvenir de chacun de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses arrière-petits-enfants et même de tous, ses nièces, neveux et leurs enfants dont il demande des nouvelles. Il ne souffre d?aucune pathologie car il n?a jamais fumé, ni bu une seule goutte d?alcool et a eu une hygiène de vie exemplaire. Il mangeait des produits frais, du lait de vache, des légumes et des fruits de son jardin et buvait de l?eau de source. Il marchait énormément pour se rendre au village ou à la mosquée. A ma dernière visite, il y a quelques mois, il se portait comme un charme, le seul tort qu?il avait, il ne s?hydratait pas assez. Il m?a confié qu?il le faisait sciemment pour ne pas aller souvent aux toilettes. C?est dire qu?il n?a rien perdu de son intelligence même si ce n?est pas très recommandé de se priver de boire. Aucun de ses proches n?a vécu aussi longtemps», précise ce neveu qui lui-même est âgé de 70 ans.