La Kabylie n'oubliera pas de si tôt un de ses enfants qui ont marqué de leurs empreintes en lettres d'or l'histoire de cette région symbolique, d'une grande Algérie. La Kabylie n'oubliera pas de si tôt un de ses enfants qui ont marqué de leurs empreintes en lettres d'or l'histoire de cette région symbolique, d'une grande Algérie. Hadj Mansour Abtouche, celui qui fut le premier président de la JSK durant la période post-coloniale, est décédé avant-hier dimanche à l'age de 93 ans et inhumé hier après-midi au cimetière M'douha au centre-ville de Tizi Ouzou. Il y avait une marée humaine à travers les rues et les boulevards de la ville des Genêts, des milliers de personnes ont tenu hier à accompagner le feu Hadj Mansour Abtouche en sa dernière demeure, de grandes personnalités sportives du pays, particulièrement du MCA, de la JSK, où cet illustre homme a passé la majorité de sa vie, les anciens joueurs du Mouloudia et de la JSK se sont retrouvés hier à Tizi Ouzou à accompagner leur ancien équipier en sa dernière demeure, des moments d'émotion lorsque tous se rappelaient de la vieille époque. On a pu constater chez l'un d'entre eux, qui n'est autre que Smaïl Khabatou, un bon nombre de photos du MCA des années 1950 ; avec leurs frères de la JSK, ils se rappelaient tous de ces moments de joie que le football leur a procuré durant les années de feu. De grandes figures sportives ont rallié la ville de Tizi Ouzou depuis les premières heures de la matinée et ont rejoint le village Zellal sur les hauteurs de la ville de Tizi Ouzou, où se trouve le domicile de Abtouche. Il y avait aussi des personnalités politiques et culturelles, les présidents d'associations sportives, ce qui démontre que cet homme est un monument. Tous les présents ont tenu à partager ces moments de douleur avec les membres de la famille du défunt, tous consternés après le rappel à Dieu de leur père et grand-père qui a beaucoup servi sa région et son pays. Lyès A.
Amar Haouchine (JSK) : «Continuer le chantier qu'il a entrepris» « La JSK a perdu un grand homme en la personne de Abtouche. Je suis triste que des hommes de la trempe de mon frère Abtouche partent ainsi, c'est la volonté divine. J'espère que la JSK et les dirigeants actuels poursuivront le chantier que nos aînés ont débutés. Abtouche aimait beaucoup sa région, il avait toujours la Kabylie dans son cœur lorsqu'il jouait au Mouloudia d'Alger, le secret d'une histoire entre ces deux grands clubs d'Algérie réside dans les hommes qui se sont entraidés pour bâtir le football en Algérie. Aujourd'hui, les deux clubs doivent consolider davantage les relations fraternelles, ce sera le meilleur hommage qu'on pourra rendre à tous ces hommes qui non seulement ont crée des clubs pour le sport, mais aussi pour servir de moyens de défense contre le colonialisme. » Smaïl Khabatou (MCA) : «C'était un meneur d'hommes» « Tout ce monde-là qui est venu aujourd'hui partager avec la famille de mon frère et ami Abtouche ces moments de douleur exprime parfaitement la grandeur de cet homme que j'ai connu dans mon plus jeune âge. Hadj Mansour aura laissé derrière lui une immense œuvre importante que les générations à venir devraient prendre très au sérieux et de préserver contre toute disparition. Abtouche restera un modèle pour les jeunes, c'est un véritable meneur d'hommes, il avait une forte personnalité et gérait avec beaucoup de doigté pas moins de 350 personnes qui travaillaient sous sa coupe dans une unité industrielle au Ruisseau. Il mettait de l'ordre là où il est appelé à gérer ; toutes ses qualités ont fait de lui un bon gestionnaire. Je me rappelle de ces belles années qu'on a passées au Mouloudia d'Alger, il été notre gardien de but avec le regretté Hadj Iberir, les deux jouaient très bien, tous les deux possédaient des qualités énormes qui ont fait la force du MCA. En un mot, si le MCA a réussi dans les années difficiles à s'imposer c'est parce qu'il y avait derrière elle des hommes. La mort de Abtouche est non seulement une perte pour la JSK et le Mouloudia, mais aussi pour toute l'Algérie. » Mourad Ouazine (neveu du défunt) : «Mon oncle ne pouvait pas tourner le dos à la Kabylie» « C'est une véritable perte pour toute la famille sportive algérienne. Je remercie tous ces hommes et femmes qui sont venus partager avec nous notre douleur. Mon oncle était d'une simplicité irréprochable, j'ai suivi la plus grande partie de sa carrière footballistique, il a longtemps joué au Mouloudia d'Alger. A son arrivée à Tizi Ouzou vers les années 1952-53, il a trouvé la JSK en bas de l'échelle. Son cœur lui a fait trop mal de voir un club aussi important pour toute la Wilaya III vivre des moments difficiles. C'était le porte-flambeau de la Kabylie. C'est à ce moment-là, malgré la fatigue et l'âge, qu'il a décidé de se remettre au travail et de sauver la JSK. Je me souviens qu'en 1956, les compétitions sportives ont été arrêtées par le FLN, l'Algérie à cette époque étaient en pleine guerre. A la reprise, en 1962, l'année où l'Algérie a recouvré son indépendance. C'était le colonel Mohand Oulhadj, commandant de la Wilaya III, qui lui a fait appel pour remettre en marche les activités sportives dans la région, chose à laquelle mon oncle ne pouvait tourner le dos. Il a pris en main la JSK depuis la période post-indépendance jusqu'à l'arrivée de cette nouvelle génération qui lui a succédé, oui à l'arrivée du défunt Abdelkader Khalef. Comme vous l'aviez si bien dit hier, il était tranquille d'avoir laissé la JSK en de bonnes mains. Il faut dire aussi que mon oncle n'a pas quitté de suite le milieu sportif puisqu'il était toujours resté aux côtés des dirigeants qui lu ont succédé, il était le conseiller de la JSK, il lui a été d'un grand apport. Les Kabyles doivent être tous derrière la JSK, ce n'est pas seulement un club sportif, mais un repère d'une histoire riche d'un peuple. » Mustapha Anane (ancien joueur de la JSK) : «C'est une perte pour l'Algérie» « Aujourd'hui, nous inhumons un grand homme de la JSK. Abtouche n'est plus à présenter, il figure parmi les grands hommes qui ont construit la JSK et qui ont vécu ces péripéties depuis plusieurs années. C'est grâce à tous ces hommes-là que la JSK s'est fait un nom à l'échelle nationale et continentale. C'est une perte pour toute la famille sportive, néanmoins, la JSK possède toujours des hommes de la trempe de Hadi Abtouche qui poursuivront le chemin tracé par les anciens et de garder toujours sa ligne. »