Constat n Dans sa quête de longévité, l?Algérien d?aujourd?hui a gagné plusieurs années, même si la politique sanitaire destinée à nos aînés est défectueuse. L?espérance de vie à la naissance mesurée au premier trimestre 2005 indique que nous serons de plus en plus nombreux à atteindre un âge avancé. Au regard de ces chiffres, on peut, d?ores et déjà, penser que le nombre de personnes dépendantes (ayant perdu leur autonomie) augmenterait dans les années à venir à tel point qu?elle sera une charge pour notre société. Toutes classes d?âges confondues, on compte à présent en Algérie 93 personnes âgées entre 75 et 79 ans pour 10 000 habitants et 84 quinquagénaires pour le même nombre d?habitants. Plus de la moitié d?entre elles sont dépendantes, soit pour des raisons mentales ou d?autres maladies. Cette réalité est loin d?être fortuite, selon les démographes. Depuis les années 1980, notre pays a connu un changement démographique majeur qui s?est traduit par un ralentissement du rythme d?accroissement de la population. Le taux d?accroissement et passé ainsi de 3,2 % en 1980 à 1,4 % en 2000. Cette évolution est liée à la fois à la réduction de la fécondité et à une baisse sensible de mortalité qui a induit un allongement de l?espérance de vie à la naissance. Cependant, les catégories adultes, notamment les classes d?âge de 60 ans et plus, bien qu?en augmentation, représentent encore une faible part, comparativement aux autres pays de la Méditerranée. Selon les démographes, cette hausse du nombre de personnes âgées augure du vieillissement démographique donnant d?ici à 2025, un doublement des effectifs de personnes âgées de 60 ans et plus. Cette catégorie représentera à cet horizon 11,6 % de la population totale et la part des sexagénaires et plus sera supérieure à celle de moins de15 ans. Sous d?autres cieux plus cléments, cette catégorie ne marque, désormais, plus le vieillissement et la dépendance. Quand bien même elle vivrait à un âge très avancé, elle ne deviendrait jamais infirme ni dépendante. Mieux encore, plus de 70 % des personnes âgées abordent le quatrième âge de façon autonome et dans une prospérité partagée entre toutes les générations. Dans notre pays, la protection des personnes âgées, outre les mesures d?accompagnement tels la gratuité des soins et l?aménagement des espaces réservés à ces dernières, est, en principe, assurée par un arsenal législatif et réglementaire, dont les priorités sont la protection juridique, sanitaire et sociale. Ces mécanismes semblent, toutefois, défaillants pour pouvoir conforter matériellement et moralement la condition sociale de cette frange de la société. Il faut savoir que les progrès réalisés par la médecine et l?amélioration des conditions de vie ne se borneraient pas à prolonger la vie. Ils auraient aussi pour effet de retarder l?apparition des incapacités. Malheureusement, nos aînés ne peuvent espérer profiter un jour d?un système de prise en charge aussi fiable, en l?absence de tout investissement probable en ce sens. Pour preuve, depuis l?indépendance aucun service de gériatrie n?a été créé au niveau de nos CHU. l Dans son dernier rapport de 2005, l?Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le citoyen algérien dépense en moyenne 77 dollars pour la santé. Il perd entre 9 et 10 ans de son espérance de vie, contre 7,9 ans en 2004 et ce, en raison de certaines maladies très mal prises en charge. A cet égard, et contrairement aux chiffres fournis par l?ONS, l?étude a révélé que l?espérance de vie des Algériens ne dépasse pas les 69 ans. L?Algérie consacre en moyenne entre 4,3 à 4,5 % de son Produit national brut (PNB) au secteur de la santé, soit 1,5 à 2,2 milliards de dollars, alors que la malnutrition demeure un phénomène persistant, en dépit de la sensible baisse qu?elle a connue cette dernière année, a encore ajouté le rapport. Ce dernier a largement mis en exergue l?état de santé général des Algériens qui présenterait, selon l?OMS, des fluctuations peu positives en matière, à la fois, de la recrudescence de certaines maladies, de l?état déplorable de nos établissements hospitaliers et du niveau de la prise en charge médicale. Cet état de fait est, confirme l?étude, très prononcé dans les villes de l?intérieur du pays au vu, notamment, de la mauvaise répartition, à travers le territoire national, des médecins spécialistes. Dans ce contexte, il a été révélé qu?en 2005 les dépenses nationales dans le secteur de la santé représentent 9,1 % contre 9,9 % de l?ensemble des dépenses nationales en 2004.