Défaillance n L?ensemble des gares routières de la capitale accuse un manque flagrant de commodités. «L?attente d?un bus dans une gare routière de la capitale est un véritable problème. Il n?y a même pas d?abribus pour nous protéger du soleil ou de la pluie selon les saisons. Moi, je fais plusieurs déplacements par jour, gagne-pain oblige. J?ai constaté le même décor, pratiquement dans toutes les stations urbaines ou suburbaines d?Alger. Les rares stations qui disposent d?abribus ou de peu de structures d?accompagnement, particulièrement les sanitaires, sont dans un état lamentable et les bancs sont en nombre insuffisant», fait remarquer un quadragénaire rencontré à la gare routière de Ben-Aknoun. Mais ce constat est aussi valable pour pratiquement toutes les stations d?Alger : au Champ-de-Man?uvre (1er-Mai), Tafourah, Ben Omar, etc. A la gare routière de Ben Omar (Kouba), les usagers déplorent vivement le manque d?abribus. Quand le bus tant attendu arrive enfin, ils font toute une gymnastique pour se protéger et se frayer un chemin pour éviter les flaques d?eau. «On ne cesse pas de se lamenter sur la dégradation de cette pseudogare, située dans une cuvette. Le pire est que les autobus évoluent dans la gadoue et l?insalubrité.» Une femme, la cinquantaine à peine entamée, est assise à même le trottoir à défaut de bancs à Tafourah : «C?est vrai que le fait de solliciter le service des bus permet d?effectuer un déplacement à un coût modique, mais l?inexistence des abribus ou des sanitaires, pourtant indispensables dans les lieux publics, rend ce déplacement éprouvant. À noter que plusieurs arrêts ne sont pas équipés d?abribus», dit-elle, ajoutant : «Les gares routières contiguës sont aussi dépourvues des bancs.» Selon des conducteurs de bus, les gares routières, qui sont pour la majorité à la sorties des villes, sont exiguës et peuvent à peine contenir le nombre important de bus qui y transitent. La tête couverte d?une vieille casquette, Mohand A., affectueusement appelé Moumouh, ancien chauffeur de bus, affirme qu?à Tafourah règne une grande anarchie et que l?emplacement n?est pas toujours respecté par les autres conducteurs de bus. «Les chefs de quais font difficilement leur travail et ils n?arrivent pas à réguler les transporteurs. Il ne leur reste qu?à orienter les passagers», dit Moumouh qui n?a pas manqué de soulever le problème d?hygiène avec les poussières qui se combinent avec les huiles des bus. A tout cela s?ajoute le problème d?insécurité qui sévit de plus bel.