Les Algériens souffrent beaucoup moins du manque d'eau. Et pour cause, les 57 barrages ont atteint un taux satisfaisant de 45% de reconstitution de réserves. Cependant, ces ressources sont à 35% gaspillées. Pour mettre fin à cette situation, le ministère des Ressources en eau prévoit un plan de rénovation du réseau pour un montant de 30 milliards de dinars. L?augmentation du prix de l?eau à la consommation «n?est pas à l?ordre du jour». Les Algériens gaspillent quelque 35% des ressources. L?Algérienne des eaux (ADE) «doit faire quelque chose» pour récupérer près de 10 milliards de dinars de créances auprès des «mauvais payeurs». En gros, c?est ce qu?a annoncé Mustapha Karim Rahiel, secrétaire général au ministère des Ressources en eau, invité, ce matin, de la rédaction de la Chaîne III. Au sujet des prix, l?intervenant a reconnu que le coût moyen calculé entre les usagers domestiques et les industriels tournent actuellement autour de 27 DA alors que les tarifs moyens appliqués tournent autour de 20 et 21 DA. L?écart est pris en charge par les subventions de l?Etat. Dans l?établissement de la facturation, le SG a fait savoir que l?ADE n?applique pas les coûts de l?investissement et au lieu de revoir les prix, du reste soutenus par l?Etat, l?urgence demeure, selon M Rahiel, dans la rénovation des réseaux urbains dont la vétusté est considérée comme le premier facteur aggravant dans le gaspillage qui tourne autour de 30 à 35%, surtout dans les grandes agglomérations. Le projet de réfection des réseaux, dont les travaux s?étaleront sur toute l?année 2006-2007 et même au-delà, coûtera plus de 30 milliards de dinars. Ce pactole sera puisé, faut-il le préciser, dans les 400 milliards de dinars réservés à la politique de gestion de l?eau inscrite dans le cadre du programme de la relance économique. Concernant les performances des réserves et les prévisions d?été, période de grande demande, M Rahiel a estimé que les 57 barrages actuels dont la capacité globale de stockage est de près de 5, 7 milliards de mètres cubes sont «en période de reconstitution de réserves». «Actuellement nous avons franchi un taux de 45%, soit quelque 1,9 milliard de mètres cubes. Pour l?Est du pays, le taux tourne autour de 64%. Le Centre 60%, l?Ouest 21,4%. Avec de tels apports, nous sommes optimistes pour assurer une bonne alimentation en eau potable et en eau d?irrigation», a-t-il argumenté. Si l?Est et le Centre du pays semblent être sécurisés, force est de constater cependant que l?Ouest peine toujours à étancher sa soif. La mise en service de la station de dessalement de mer d?Arzew (Kahrama), qui a un apport journalier de 90 000 mètres cubes, permet tout de même à «l?Ouest de sortir de la zone rouge», ajoute ce même responsable qui s?enorgueillit des bonnes performances comme celle de la reconstitution du barrage de Sidi Abed «avec 85 millions de mètres cubes pour les seuls mois de janvier et février» ou alors de «la marche à plein régime de la station d?Arzew».