A partir de ce moment, je me mets à courir comme un fou, obsédé par l?image de mon fils, ma chair qui est peut-être en train de combattre la mort. Au rythme des minutes et des heures qui s?égrennent, je tremble à l?idée que le souffle de mon enfant puisse s?échapper de son petit corps frêle avant que j?aie pu intervenir. Fébrile, je me dirige vers le service maternité du CHU Mustapha pour solliciter une couveuse et transporter l?enfant. Le responsable me réserve ma première déception : « Nous n?avons pas de couveuse à mettre à votre disposition. Nous avons placé trois bébés dans la seule que nous ayons.» Trop préoccupé, je ne relève pas sur le champ l?aberration d?une telle affirmation. Sans perdre davantage de temps, je me rends à l?hopital Parnet au service des naissances prématurées. La même réponse m?y attend : pas de couveuse disponible. Ce NON se met alors à me poursuivre comme une malédiction : du service de pédiatrie à celui des urgences avant le retour au service des naissances prématurées de Mustapha? ma course folle et effrénée s?avère aussi inutile que celle des membres de ma famille qui se sont dirigés vers l?hôpital de Beni Messous !