«Nous avons passé un hiver d?enfer, nous avions très froid...» C?est par ces mots que Hocine, un des délégués des 800 étudiants de la cité de Sidi Benour, à Sidi Abdellah, a voulu résumer les conditions difficiles vécues par les étudiants qui occupent une dizaine de bâtiments, prévus en logements sociaux et transformés en cité universitaire. L?eau ne coule que rarement des robinets. Les conduites sont dégradées, la pluie s?infiltre dans la majorité des chambres, elles sont humides toute l?année. Les coupures d?électricité sont très fréquentes et le transport universitaire manque pour les étudiants de l?université d?Alger. «Le malheur, c?est que tout le monde ici utilise le transport universitaire : les habitants, les ouvriers? Les bus sont toujours pleins à craquer ! Nous n?avons pas d?autre moyen de transport», souligne Hocine. Le chauffeur de l?ambulance de la cité universitaire a profité de l?inexistence d?un marché dans le quartier pour ouvrir un petit commerce où il vend des produits de consommation à des prix exorbitants. Plusieurs chambres de cette cité ont été dégradées. Les portes et les fenêtres ont été volées par des délinquants qui viennent de Mahelma et des villes proches. Un petit hangar a été transformé en restaurant universitaire où mangent plus de 800 étudiants. «Vu l?exiguïté des lieux, beaucoup d?étudiants n?arrivent pas à avoir un plat et sont contraints d?acheter à manger chez le seul commerçant dans la cité», explique un étudiant. Les étudiants déplorent aussi l?exiguïté des classes prévues initialement pour les élèves du primaire.