Paradoxe n Située à 5 kilomètres de Mahelma, la nouvelle ville de Sidi Abdellah n?a de remarquable que l?absence de vie? A l?entrée de la charmante petite ville de Mahelma distance de 5 km de Sidi Abdellah, des panneaux géants indiquent, en arabe et en français, qu?on est tout près de cette fameuse «terre promise» . A la sortie de Mahelma, on coupe par une petite route de campagne entourée de vastes espaces verts et d?eucalyptus soigneusement alignés. Après une dizaine de minutes de route, les premiers bâtiments commencent à apparaître. Surprise et interrogation : s?agit-il de la ville nouvelle de Sidi Abdellah ? Une question légitime que ne peut manquer de se poser quiconque met les pieds pour la première fois dans cette ville. Tant de choses ont, en effet, été dites et écrites sur ce mégaprojet que l?on se serait attendu à une «Sidi Abdellah city» avec de hauts buildings et des espaces aménagés. Il n?en est rien : les bâtiments aperçus à l?entrée constituent bel et bien Sidi Abdellah. Ils sont tout à fait ordinaires, comme on en trouve dans les quartiers populaires d?Alger à l?exemple de Bachdjarah et Bab Ezzouar. Leur architecture est identique. Ils ont entre quatre et cinq étages, avec des petits balcons et des minuscules fenêtres. De couleur vert et marron ? enfin une bonne idée, on a pensé au paysage environnant ? ces bâtiments-dortoirs sont séparés par de petits couloirs, mais pas de place pour la verdure. Il est 10 heures du matin et pas la moindre trace de vie, pas un seul passant, pas un véhicule dans ce quartier de Sidi Benour qui compte 416 logements, le seul aménagé pour le moment puisque la ville de Sidi Abdellah devrait comporter 26 quartiers et chaque quartier devrait avoir sa propre vocation. Celui de Sidi Benour ? Il est réservé aux professeurs et aux étudiants et devrait abriter de grands équipements universitaires : université des sciences médicales, cyberparc? Mais au lieu de cela, des cours sont dispensés au niveau de deux établissements scolaires, une école primaire et un CEM. Pas de trace d?un bloc universitaire ni de sciences médicales et encore moins d?un cyberparc puisque ces deux établissements sont transformés, pour la circonstance, en blocs pédagogiques, l?un pour l?archéologie et l?autre pour le sport, annexés d?un réfectoire pour recevoir les 800 étudiants qui y résident.