Les pharmaciens d?officine et la Cnas sont en guerre. Retards de paiement des factures, tracasseries administratives et un cahier des charges décrié. Bref, la crise annonce un bras de fer qui n?arrange ni les pharmaciens ni les malades chroniques. Le bras de fer entre le collectif des pharmaciens conventionnés d?Alger et la Cnas renseigne sur une crise qui dure depuis trois mois. La tension a pour objet le non-règlement par la Cnas des factures du tiers-payant. Ce collectif, qui est une nouvelle association à caractère scientifique et socioprofessionnel à peine agréée par les pouvoirs publics, rassemble quelques pharmaciens d?Alger. Elle rivalise avec le Syndicat national des pharmaciens d?officine, qui est une structure beaucoup plus puissante. Cette guerre déclarée est, à l?origine, un litige qui oppose cette nouvelle corporation à la Cnas autour du nouveau cahier des charges dont certaines exigences ne sont pas acceptées par les syndicalistes. Certains pharmaciens reprochent aux responsables de la Cnas de leur imposer ce cahier des charges sous peine de résilier les contrats de conventionnement. Mieux encore, les pharmaciens d?officine ont profité de l?opportunité pour signaler leur mécontentement. Une situation qui met à mal les pharmaciens, mais également les malades chroniques qui ont recours systématiquement aux officines pour se procurer les médicaments dont ils ont un besoin. Ces dernières semaines, quelques officines d?Alger-Centre, El-Harrach, Hussein-Dey et Baraki ont refusé de servir ces malades sous prétexte que leurs dus n?ont pas été payés par les services de la Cnas. Les associations des assurés sociaux, rejointes par l'association des diabétiques, ont appelé ces pharmaciens à la sagesse pour ne pas pénaliser les malades. Mais au-delà de cette querelle, d?autres contentieux surgissent, parmi lesquels les redressements fiscaux, l?instauration d?un livret pour les malades chroniques et l?insuffisance de marge bénéficiaire des pharmaciens. Tout cela fait monter au créneau les deux syndicats au détriment des malades qui se voient entraînés dans les dédales de la crise.