Accusation Le FLN voit dans la décision de surseoir à l?autorisation d?organiser le congrès extraordinaire un complot fomenté par les animateurs du mouvement de redressement. Abdelkader Sadi, membre du BP du FLN, a déclaré ce matin à InfoSoir qu?un véritable «scénario a été tissé autour de l?organisation du congrès, et ce, depuis Batna». Notre interlocuteur, rencontré au siège du parti, revient sur les détails et les rebondissements de la veille. Il ajoute qu?aux environs de 23h, un commissaire de police de Bir Mourad Raïs s?est rendu au siège pour signifier officiellement le refus d?autorisation de la tenue du congrès. Seul Aziz Djohri, un autre dirigeant du FLN, était présent à cette heure tardive, il refuse de réceptionner ledit document, car il n?avait pas autorité pour ce genre d?actions. Rendez-vous a alors été pris pour cette matinée pour délivrer le document, ce qui n?a pas encore été fait jusqu?à présent. Sadi précise qu?il n?y pas eu de réunion du BP dans la soirée, mais qu?une rencontre entre les dirigeants du FLN doit se tenir aujourd?hui. Elle aura pour ordre du jour l?étude des moyens de riposter à la décision de l?Administration. D?ailleurs, au FLN, on s?étonne de la justice qui fonctionne la nuit et on se plaint du manque de précisions sur la teneur et les circonstances exactes de la prise de ces décisions. Il paraît néanmoins que la plainte en référé du «mouvement de redressement a été confirmée, ce qui avait motivé de surseoir à l?autorisation d?organiser ce congrès. En cette matinée, il n?y a aucun signe de nervosité au siège de FLN ; seuls quelques cadres sont présents». - Mardi, à 17 h, Ali Benflis, secrétaire général du FLN, a été destinataire d?une autorisation écrite émanant de la wilaya d?Alger pour la tenue de son congrès extraordinaire à la salle Prestige de Aïn Bénian. D?ailleurs, même le ministre de l?Intérieur, Yazid Zerhouni, a déclaré depuis Batna, où il se trouvait en visite en compagnie du président de la République qu?«il n?y avait aucune raison valable pour ne pas autoriser la tenue du congrès extraordinaire». Mais c?était compter sans l?acharnement des animateurs du «mouvement de redressement» qui ont déposé une demande d?invalidation du 8e congrès du FLN auprès de la justice. Pendant ce temps, les anti-Benflis s?agitent et le ministre de l?Agriculture, Saïd Barkat, qui était lui aussi avec le président à Batna, s?est indigné de l?autorisation de la tenue du congrès tant que la légitimité de la direction du parti est contestée. «L?administration n?a pas à délivrer l?autorisation pour la tenue du congrès en question à partir du moment où nous avons saisi la justice», dit-il aux journalistes. Le wali d?Alger, Abdelmalek Nourani, a patienté jusqu?à 20h pour appeler Mahmoud Zaïm, le président FLN de l?APW, et l?informer verbalement du retrait d?autorisation de la tenue du congrès en ajoutant qu?il a reçu des instructions à ce sujet. Surpris par la décision, le SG du FLN réunit le BP à 22 h pour étudier les suites à donner à cette affaire. Pourtant, en début de semaine, Benflis s?était montré confiant sur l?issue du conflit qui l?opposait aux partisans du ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. Benflis a considéré que l?organisation d?un congrès extraordinaire ne nécessite même pas d?autorisation qui ne concerne d?ailleurs que l?obtention de la salle. Si une kasma ou une mouhafadha était assez spacieuse pour contenir 1 500 congressistes, le FLN se serait passé même d?une autorisation pour la salle, selon Benflis.