Résumé de la 5e partie n Patricia est de nouveau face à la personne qu?elle aime. Des souvenirs remontent à la surface. Cette fois, elle est décidée de ne pas laisser passer sa chance. «Comment avez-vous su que j'étais là ? demanda-t-elle. Avez-vous fait placer des micros dans la maison ? ? Pas tout à fait. Abigail m'a dit que vous deviez vous rendre à son bureau demain. J'ai demandé votre numéro de téléphone au Câble du Potomac. ? Je vois.» Il y avait une sorte de familiarité dans la façon dont Sam avait mentionné le sénateur Jennings. Pat sentit un étrange pincement au c?ur et baissa la tête, préférant lui dissimuler l'expression de son visage. Elle fit mine de fouiller dans son sac à la recherche de son collier. «Ce truc a un fermoir qui dépasserait la compétence d'un magicien. Pouvez-vous m'aider ?» Elle lui tendit le collier. Sam le lui passa autour du cou ; elle sentit la chaleur de ses doigts qui s'attardaient un moment sur sa peau en fixant le fermoir. «Bon, dit-il enfin. Cela devrait tenir. Ai-je droit à la visite guidée ? ? Il n'y a encore rien de spécial à voir. Le camion de déménagement arrive demain. Dans quelques jours, cette maison aura pris un air de jeunesse. D'autre part, je meurs de faim. ? Comme toujours, si mes souvenirs sont bons.» A présent, les yeux de Sam trahissaient un amusement sincère. «Comment une petite chose comme vous peut-elle avaler autant de glaces à la crème surmontées de monceaux de fruits secs, de noix et de sirop, le tout accompagné de muffins beurrés, et ne pas prendre un gramme ?» Très flatteur, Sam, songea Pat en décrochant son manteau dans la penderie. Me voilà cataloguée comme une petite chose avec un gros appétit. «Où allons-nous ? demanda-t-elle. ? J'ai réservé une table à la Maison Blanche. C'est toujours bon.» Elle lui tendit sa veste. «Ont-ils un menu pour enfant ? ajouta-t-elle d'une voix suave. ? Comment ? Oh, je comprends. Pardon. Je pensais vous faire un compliment.» Sam avait garé sa voiture derrière celle de Pat. La main légèrement passée sous son bras, il entraîna la jeune femme dans l'allée. «Pat, sentez-vous toujours cette faiblesse dans la jambe droite ?» Une note d'inquiétude perçait dans sa voix. «A peine. Je suis juste un peu ankylosée par le voyage. ? Dites-moi si je me trompe, mais cette maison n'est-elle pas la vôtre ?» Elle lui avait parlé de ses parents au cours de la seule nuit qu'ils avaient passée ensemble. Elle hocha la tête, songeuse. Elle avait maintes fois revécu cette nuit au Ebb Tide Motel à Cape Cod. Il lui suffisait de respirer l'odeur de l'océan ou de voir un couple dans un restaurant, les doigts unis au-dessus de la table, souriant du sourire secret des amoureux. Et cette unique nuit avait mis un point final à leur histoire. Le matin, silencieux et tristes au petit-déjeuner, avant de reprendre deux avions différents, ils avaient fait le tour du problème et convenu qu'ils n'avaient pas le droit d'être l'un à l'autre. L'épouse de Sam, déjà clouée à vie dans un fauteuil roulant par une sclérose en plaques, ne méritait pas d'apprendre en plus que son mari avait une liaison avec une autre femme. «Et elle l'avait appris», avait dit Sam. (à suivre...)