Crimes n C?est devant un parterre d?avocats que l?Allemand Marco Gercke, docteur en droit et spécialiste en criminologie, et Christopher Thornton, juge d?Etat américain, ont animé une conférence autour de ce thème. «Un cybercriminel a besoin d?un ordinateur lié à Internet pour commettre son forfait», déclare Marco Gercke, avant d?ajouter que «les crimes sont : l?escroquerie, l?arnaque, le faux et usage de faux et l?attaque par des virus.» La majorité des criminels, selon l?expert, cherche à gagner de l?argent en trouvant des failles au niveau du système informatique des banques. «Si un criminel arrive à avoir le code secret et le numéro de compte d?un client, il en retire l?argent.» Pour ce faire, «le criminel tend des pièges aux clients d?une banque en leur envoyant des courriels au nom de celle-ci leur demandant leurs numéros de comptes et le code secret.» A cet effet, des millions de courriels sont envoyés par jour. Une autre catégorie de criminels envoie un programme de virus pour bloquer des PC ou détruire des boîtes électroniques. Pis, ils détruisent des sites Internet des entreprises, bloquent leurs services, les serveurs Internet et de la téléphonie. Autre crime commis : le piratage et la violation des droits d?auteur. Ainsi «des films de cinéma sont diffusés via Internet avant même leur sortie dans les salles», regrette M. Gercke et d?ajouter : «Des milliers de films s?échangent et des milliers de vidéos s?envoient chaque jour.» Les sites pédophiles sont aussi considérés comme des crimes. Lui succédant, M. Thornton qualifie la cybercriminalité d?«animal bizarre qui vit et respire grâce à l?existence de trois éléments : l?intention de commettre le crime, l?infiltration du système informatique et le repérage de la victime.» Pour lui, «si on arrive à exclure un seul élément, la tentative de commettre le crime devient caduque». Pour cela, ajoute l?expert, «il faut sensibiliser les utilisateurs de l?Internet et les responsables des institutions financières et économiques par l?apprentissage de l?informatique.» Cela, bien sûr, ne suffit pas si on ne développe pas la juridiction et l?on n?applique pas la loi qui punit le criminel. Ceux qui pensent que le cybercriminel est un surdoué se trompent, car, pour le juge américain, «le cybercriminel laisse toujours des traces sur le lieu du crime». M. Thornton ne croit pas, non plus que le cybercriminel est un adolescent qui aime se distraire. Outre la sensibilisation du grand public du danger que constitue la cybercriminalité et des moyens qu?utilisent les criminels, des poursuites judiciaires doivent être engagées contre ces derniers. M. Thornton déclare que «la lutte contre la cybercriminalité est une affaire internationale». L?Algérie n?a pas ratifié la convention sur la cybercriminalité l La convention sur la cybercriminalité élaborée en 2001 par le Conseil européen est, aujourd?hui, signée par 42 Etats. L?Algérie figure parmi les pays qui ne l?ont pas signée. Pour l?expert allemand «l?ONU doit concevoir une convention mondiale sur la cybercriminalité».