Phénomène du siècle, elle inquiète de plus en plus. Effectivement, la menace de la cybercriminalité, qui est en fait une criminalité dans le cyberespace, nécessite la mise en place d'un dispositif de lutte performant. Pour cela, et sous l'égide de la cour d'Annaba, et en collaboration avec l'ABA (American bar association), une journée d'étude régionale sur la cybercriminalité a été organisée lundi à l'hôtel Seybouse international de Annaba. Une rencontre à laquelle ont participé des hommes de loi, à savoir des juges et avocats des wilayas de la région est du pays, en l'occurrence Guelma, El Tarf, Skikda, ainsi que des professeurs d'universités américaine et allemande et le coordinateur de l'ABA en Algérie, M.Belamri Chirouf. L'objectif essentiel de cette rencontre a porté surtout sur la protection de la société de ce fléau qu'est la cybercriminalité, et ce en adoptant une législation adéquate qui puisse améliorer la coopération internationale. Plusieurs interventions ont été faites par MM.les professeurs A. Christopher de l'université américaine, et Marco Jack de l'université d'Allemagne, qui ont ciblé particulièrement les risques que les réseaux informatiques et d'information électronique, peuvent représenter en étant utilisés pour commettre des infractions pénales. Outre cela, les intervenants ont mis en exergue, l'impérative nécessité d'une coopération entre les Etats et les industries privées, pour lutter rigoureusement contre ce fléau, protégeant ainsi les intérêts légitimes, dans l'utilisation d'une part le développement et d'autre part les technologies de l'information. Plusieurs exemples ont été donnés sur le piratage, cette nouvelle forme de criminalité ultrasophistiquée comme l'ont qualifié les intervenants qui ont précisé, chacun à son tour, la difficulté de la détection du piratage, qu'ils estiment être une opération nécessitant des connaissances très approfondies pour le démasquer surtout qu'il est limité dans le temps puisque l'acte criminel ne peut durer que quelques minutes voire même quelques secondes. Cette situation est un véritable défi pour les magistrats en charge de ces dossiers pour lesquels il faudra des semaines pour retrouver la trace de celui qui est à l'origine du délit. Pour cela, les différentes recommandations ont toutes porté sur les spécialisations des magistrats en la matière afin de faire face et lutter contre la cybercriminalité devenue aujourd'hui une menace qui pèse sur le monde, d'où une panoplie de mesures a été mise en place, telle la convention sur la cybercriminalité signée le 23 novembre 2001 à Budapest, par les Etats membres du Conseil de l'Europe et d'autres Etats hors de la CE, les textes et articles de la Convention portent surtout sur les infractions en matière de confidentialité, d'intégrité et la disponibilité des données et systèmes informatiques (atteinte à l'intégrité des données, falsification informatique, pornographie enfantine et bien d'autres crimes).