Mobilisation n Le préalable des syndicats reste, toutefois, le retrait pur et simple du texte sur le CPE. Le Premier ministre français Dominique de Villepin a assuré, hier, mardi, que sa priorité était de sortir rapidement de la crise sur le Contrat-jeunes (CPE), alors qu'une cinquième journée de protestation a, de nouveau, jeté des centaines de milliers d'opposants dans les rues. Les syndicats et les mouvements étudiants ont, en effet, réussi à mobiliser entre un et plus de trois millions de manifestants contre le CPE, ce qui les place en position de force pour débuter des discussions avec la majorité gouvernementale. Des heurts ont éclaté en fin de manifestations dans plusieurs villes de province ainsi qu'à Paris où des groupes de casseurs ont harcelé la police antiémeutes qui a annoncé avoir interpellé plus de 400 personnes. Forts du succès des manifestations, les syndicats devaient commencer à rencontrer, aujourd?hui mercredi, le parti majoritaire UMP, que dirige le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Les syndicats ont rappelé leur exigence unanime. «Nous voulons obtenir des parlementaires une abrogation rapide du CPE avant toute négociation sur tout autre sujet», a résumé le secrétaire général du premier syndicat, la CGT. Chirac avait, pour rappel, promulgué la loi instituant le CPE mais en demandant sa révision immédiate. Il a chargé les responsables de l'UMP d'élaborer, en concertation avec les partenaires sociaux, un nouveau texte qui en réviserait les deux points les plus controversés : il ramènerait la période d'essai de deux ans à un an et donnerait obligation à un employeur de justifier un licenciement. Les responsables des cinq confédérations syndicales se sont dits prêts à rencontrer le groupe de discussion de l'UMP à condition que les entretiens se déroulent sans tabou, sans préjugés. Leur préalable reste, toutefois, le retrait du CPE. De leur côté, les députés socialistes comptent déposer, aujourd?hui, mercredi, leur proposition de loi abrogeant le CPE. Cette proposition sera examinée à l'Assemblée nationale le 16 mai prochain. Face à cette mobilisation, qui ne faiblit pas depuis plus de deux mois, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a réitéré son souhait d?un dialogue ouvert entre les parlementaires UMP et les syndicats pour parvenir rapidement à de bonnes solutions sur le CPE. «La priorité, c'est de sortir de la crise actuelle qui n'est dans l'intérêt de personne, et surtout pas des jeunes qui cherchent un emploi et attendent des solutions à leurs difficultés.»