Refus n «Pourquoi Sidi Saïd nous a réunis, aujourd?hui, si c?est pour nous mettre devant le fait accompli, puisqu?ils sont pour la privatisation», se sont écriés les représentants des travailleurs du secteur du tourisme. Lors de la rencontre organisée, hier, au siège de la Centrale syndicale, par la Fédération nationale des travailleurs du tourisme, les représentants de sections syndicales des entreprises et d?unités proposées à la privatisation ont crie au scandale pour dire «non à la privatisation». «Ils nous mettent devant le fait accompli», a dénoncé la présidente de la section syndicale de l?hôtel El-Djazaïr (Saint-Georges), à Alger. Elle n?a pas été la seule à dénoncer cela. Le syndicat des travailleurs de Hammam Melouane, ainsi que celui de l?hôtel Tamgout, ont exprimé leur colère devant l?attitude du patron de l?UGTA et celle du secrétaire de la fédération du tourisme, Rabah Brahmia qui, selon eux, ont accepté la privatisation sans les concerter. «Ils ont hypothéqué notre avenir et celui de nos enfants», ont lancé les travailleurs de l?hôtel Hammam Melouane, dont le devenir n?est pas clair. Ce qui a bouleversé les travailleurs, affiliés à l?UGTA, c?est la signature d?un accord intervenu entre la Centrale et le gouvernement, annoncé hier par le n°1 de l?UGTA (voir encadré) Du côté des sections syndicales, les présidents sont unanimes : «Nous n?avons jamais entendu parler de cet accord.» S?agissant du maintien des emplois, les avis divergent, puisque bon nombre refuse la conception proposée par l?UGTA en accord avec le gouvernement. «Aucune garantie n?est présentée. On ne peut rien imposer au nouveau propriétaire. Ce n?est pas vrai, car il y aura des licenciements. C?est indéniable. Aucun patron ne pourra nous offrir les mêmes acquis que nous avons décrochés, aux plans expérience, formation et social, depuis de longues années au sein de notre entreprise. Nous n?avons pas de dettes, nous avons en tant que travailleurs une marge sur les bénéfices et nous faisons de l?investissement puisque nous avons acquis un hôtel à Bou Saâda», a souligné Nacéra Haddouche, présidente de la section syndicale et du comité de participation de l?hôtel El-Djazaïr. Plusieurs sections ont dit «non à la privatisation», pendant que le SG de l?UGTA quittait la salle. Il est à signaler qu?une pétition a circulé pour récolter un maximum de signatures contre la privatisation des hôtels «bénéficiaires». «S?ils maintiennent leur privatisation, nous serons les acheteurs», ont conclu les travailleurs de l?hôtel El-Djazaïr. Ils ajouteront : «Nous ne laisserons pas vendre le fleuron de l?hôtellerie en Algérie. Notre histoire n?est pas à vendre.» Lors de cette rencontre, le constat fait est que les travailleurs du tourisme, dans leur majorité, craignent le pire. l S?agissant de la tripartite, Sidi Saïd a affirmé que celle-ci aura bel et bien lieu. Il sera question du renouvellement de la convention de branche de 1997 et de la convention d?entreprise. L?augmentation des salaires figurera au menu de la prochaine tripartite, selon le patron de l?UGTA. - Les points de l?accord entre l?UGTA et le gouvernement, selon la déclaration de Sidi Saïd : l Aucune privatisation d?hôtel ne peut être décidée unilatéralement par le P-DG de l?entreprise ou de l?hôtel. l L?avis du partenaire social doit être présenté par écrit. l Les conditions de l?UGTA : 1. Maintien de l?emploi 2. Maintien de l?activité 3. Il est strictement interdit de toucher à la représentation syndicale 4. Maintien de la convention d?entreprise 5. La formation des effectifs (ce point n?a pas été mentionné par écrit)