La rencontre au siège de la Centrale syndicale Ugta s'est tenue hier avec l'ensemble des fédérations. Elle a été présidée par M. Bedreddine, secrétaire national responsable des affaires économiques, en présence du patron de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et du secrétaire national en charge des affaires extérieures, Abdelkader Malki. Dix secrétaires nationaux ont brillé par leur absence, y compris ceux concernés directement par le secteur économique. La réunion a été houleuse. Les résultats de la dernière bipartite Ugta-gouvernement, le devenir du secteur public en Algérie et les pressions exercées sur Sidi- Saïd au sein de l'Organisation syndicale, étaient au centre des débats. Plusieurs responsables de fédérations se sont succédé pour apporter leur soutien à Sidi- Saïd et chanter les vertus de “l'union des rangs” et “la solidarité syndicale”. D'autres comme Brahmia, chargé de la Fédération nationale des travailleurs, du commerce et du tourisme, ont exprimé leur opposition à la privatisation. Ils ont vite été rappelés à l'ordre par Badreddine et Sidi-Saïd. “Cette réunion avec toutes les fédérations a une grande importance. Nous sommes devant la réalité, une réalité amère. Nous ne devons mentir ni aux travailleurs ni aux syndicalistes”, a déclaré ce dernier. De son côté, Bedreddine s'est voulu rassurant, “la position de l'UGTA est connue concernant les réformes économiques et les privatisations. Elle a été exprimée lors de la bipartite. Elle est conforme à la stratégie arrêtée par la commission exécutive nationale”. Le secrétaire national, chargé des affaires économiques, a également insisté sur l'implication des salariés pour arrêter “la position de l'UGTA”, ainsi que sur “le fonctionnement correct” de l'organisation. “Je suis un antiprivatisation et vous le savez. Mais, il y a des situations qu'il faut discuter, sinon on va se retrouver dans une situation identique à celle des Galeries algériennes”, a soutenu Badreddine, en notant plus loin :”Le lâche est celui qui refuse le combat et non pas celui qui perd. On n'a pas le droit d'exprimer une position pour ou contre, sans consulter les instances de base. Nous ne pouvons pas prendre une nouvelle position, sans avoir réuni la CEN”, finalement, il a été convenu de revenir à la base. Sidi- Saïd a interpellé les Fédérations et les syndicats d'entreprise, en leur demandant de donner leur avis sur le document du gouvernement portant sur les réformes économiques. “Il faut nous répondre d'ici deux mois et nous avancer des propositions concrètes (…). Maintenant et collectivement, il faut aller vers l'entreprise. Nous défendrons ensemble notre travail. Nous disons d'emblée non aux réformes qui visent l'effritement social et l'effritement syndical”, a expliqué le leader syndical. H. A.