Littérature n Annoncé en grande pompe, le «Colloque international sur la vie et l??uvre de Mouloud Mammeri» s?est déroulé devant une assistance clairsemée. Contrairement aux précédentes rencontres scientifiques organisées par l?université de Tizi Ouzou, celle d?hier n?a pas eu droit à une ouverture officielle. Même les étudiants ont boudé la salle, mais pas par désintéressement, mais pour manifester leur colère contre ce qu?ils appellent le «deux poids, deux mesures» de l?administration. En effet, les étudiants, notamment ceux du département de langue et culture amazighes, ont préféré organiser un rassemblement non loin de l?auditorium qui abritait le colloque, pour dénoncer le rectorat qui leur a interdit, le 4 mars dernier, l?organisation d?activités sur Mouloud Mammeri. Devant la bibliothèque centrale où ses camarades observaient un sit-in, un étudiant, sans contenir sa colère, nous dira: «Je ne comprends pas pourquoi on nous interdit une activité que l?université organise un mois plus tard. Nous avons prévu parmi les conférenciers MM. Chemakh et Kenzi qui enseignent au département de tamazight». Pour manifester leur mécontentement, les étudiants de ce département, auxquels se sont joints d?autres ont fait irruption dans la salle de l?auditorium portant des bâillons et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire notamment «Liberté d?expression». A la fin de la communication de Mohamed Akli Salhi, perturbé par l?irruption soudaine et massive des étudiants dans la salle, un étudiant a pris la parole pour expliquer cette initiative. Il demandera ensuite à l?assistance d?observer une minute de silence à la mémoire de Mouloud Mammeri, une minute de silence qui ne sera pas observée par certains participants au colloque?