Plusieurs dizaines d'étudiants de l'université Mouloud Mammeri ont organisé hier une journée de protestation dans leur campus. Alors que se déroulaient les travaux du colloque international sur la vie et l'œuvre de Mouloud Mammeri dans l'auditorium de l'université, les étudiants ont formé une longue colonne et se sont regroupés dans l'amphithéâtre. Ils ont déployé plusieurs banderoles sur lesquelles ont pouvait lire « Ne souillez par la mémoire de Mouloud Mammeri », « Ne touchez pas aux comités autonomes ». Ils ont également scotché sur leurs bouches des bandeaux pour dénoncer « les atteintes à la liberté d'expression » dans l'université. Cette action de protestation est menée par la communauté estudiantine après l'interdiction par les responsables du rectorat d'une conférence sur Mouloud Mammeri au mois de mars dernier. Une responsable de l'université dira à ce sujet : « Les étudiants sont dans leur droit d'agir de la sorte et il faut reconnaître qu'il n'y a eu aucun débordement. Les travaux se sont déroulés normalement. Pour le reste, nous n'avons fait qu'appliquer la réglementation. » Un membre du comité des étudiants affirmera, pour sa part : « Quatre étudiants accusés injustement d'avoir commis des actes de violence sont sanctionnés. Notre protestation pacifique est faite pour démontrer que nous ne sommes pas violents. » Le colloque qui se termine aujourd'hui a connu une certaine désorganisation. Non seulement il n'y a pas eu de cérémonie d'ouverture officielle (le recteur était absent), mais le timing n'est pas respecté aussi. D'éminents conférenciers, tels que Wadi Bouzar, Ali Sayad, Atika Kara et Hervé Sanson étaient présents. Tassadit Yacine n'est pas venue, mais certaines communications sont remarquables, comme celle de Atika Kara sur la statistique linguistique dans le texte de Mammeri. Une maigre assistance a suivi les travaux.