Résumé de la 1re partie n Quoique bien intégré dans leur communauté, les moines avaient décelé que quelque chose n?allait pas chez Joseph. Chaque fin de semaine Joseph, quittant la communauté, se rend chez sa mère, à vingt-cinq kilomètres de là, au volant de sa petite RenauIt. Dès qu'il arrive, après avoir donné à sa mère un baiser affectueux mais rapide, Joseph va s'enfermer dans sa chambre avec son cocker, le fidèle Ernest, qui, lui aussi, partage toute la semaine la vie des moines. Là, couché sur son lit, silencieux, Joseph regarde les programmes de la télé. Au bout d'un moment il se lève, saisit une carabine 22 long rifle qu'il conserve précieusement en souvenir de son père, et sort de la maison en déclarant : «Je vais faire un carton.» Effectivement, un peu plus loin on peut le voir en train de tirer sur d'innocentes bouteilles vides qui éclatent sous les impacts des balles. Mais qui est, en réalité, l'ennemi invisible que Joseph cherche à pulvériser ainsi ? La mort sans doute. Après le décès brutal de son père, Joseph a dû affronter aussi la mort accidentelle de Jean-Charles, son frère chéri... Cela fait peu de temps que Joseph s'est installé à l'abbaye. Le voisinage de Dieu ne parvient donc pas à chasser la mort de sa vie ? Joseph sent comme une rage monter en lui. D'autant plus que, un triste jour, Louise, sa mère chérie, lui annonce qu'on doit l'opérer. Opération sérieuse. On parle de cancer. Joseph sent que la mort marque des points, que la personne qui compte le plus à ses yeux va lui être arrachée, elle aussi. Il rentre à l'abbaye et, d'un seul coup, avale tous les cachets qui lui tombent sous la main. On le sauve de justesse. Tout le monde se pose des questions sur sa santé psychique, de toute évidence terriblement précaire. Sous l'emprise de la colère, Joseph, perdant tout son sang-froid, entre un jour comme un fou furieux dans la cellule du frère Henri, alors que celui-ci est penché sur la comptabilité du monastère. «Vous êtes le diable !», lui hurle Joseph en brisant une chaise sur le mur de la cellule. Puis, de ses mains puissantes d'ouvrier, il saisit le frère Henri au cou et commence à l'étrangler. Heureusement, d'autres frères, surpris par ces cris qui troublent le silence habituel du cloître, se sont précipités, ont maîtrisé le forcené. Le médecin appelé d'urgence préconise un placement immédiat dans un établissement hospitalier. Au bout de quelques semaines, Joseph peut rejoindre le domicile de sa mère pour se détendre. Hélas, une nouvelle terrible pour lui le rejette soudain en pleine obsession de la mort. Rémy, le copain silencieux du monastère, est mort d'un infarctus. Joseph est persuadé que la «camarde», la mort, vient encore de marquer un point en lui arrachant un de ses proches... Il disjoncte. (à suivre...)