Résumé de la 2e partie n Joseph est hanté par l?idée de vaincre la mort jusqu?à sombrer dans la folie. Sorti de l?hôpital, il apprend que son ami est décédé. il craque? Après son séjour en établissement psychiatrique, les moines se manifestent pour récupérer Joseph, pour l'aider à retrouver son équilibre. Au lieu de la caravane installée à l'extérieur de la communauté, ils lui offrent d'occuper une des chambres réservées aux hôtes de passage. Elle dispose même d'un réfrigérateur et de la télévision. C'est le nouveau domicile que, chaque soir de la semaine, Joseph rejoint après ses huit heures de labeur. Pour y remâcher ses craintes et ses colères... Louise, la mère, après son opération, rejoint, elle aussi, la maison basse et blanche, à la mode du pays, de son village... Joseph lui trouve les traits tirés, elle marche plus difficilement. Il voit dans chacun de ces symptômes les indices évidents d'une mort inéluctable... Cela ne cessera-t-il donc jamais ? Soudain, il entrevoit une solution... et passe à l'exécution. Pour l'instant Joseph, assis dans sa cellule, se remémore le parcours sans joie qui est le sien depuis la mort de son père. Il vient d'installer une toute nouvelle carabine, récemment achetée au chef-lieu de canton. Coincée par une chaise, elle est reliée par des ficelles à la poignée de la porte. La première personne qui va ouvrir cette porte va avoir la surprise de sa vie... surprise de sa mort, vaudrait-il mieux dire. Le frère Philippe J., soixante-trois ans, inquiet de l'absence de Joseph à la table du repas de midi, prend l'initiative de venir aux nouvelles. Il frappe à la porte de la cellule. N'obtenant aucune réponse, il ouvre la porte et... reçoit en plein poumon une balle. Mais sa nature robuste lui laisse assez de force et de réflexe pour se précipiter en avant malgré la douleur. Le frère saisit l'arme et la jette par la fenêtre, dans le jardin. Puis il se met à lutter avec Joseph, car celui-ci semble à nouveau pris de démence. Le coup de feu, le bruit de la lutte, les appels au secours du bénédictin font, une fois encore, accourir les autres moines. Cette fois, la chose est grave. Les gendarmes, appelés par téléphone, se présentent. Ils ne sont pas au bout de leur surprise. Joseph, à présent accablé, leur dit, sans émotion apparente : «J'ai fait une autre bêtise.» Sur ses indications, les gendarmes se rendent au domicile de Louise, la maman tant aimée, et découvrent celle-ci, couverte de sang, écroulée dans le fauteuil où elle aimait à se reposer. Joseph, de son propre aveu, lui a tiré huit balles d'affilée, dont six lui ont fait exploser la tête et deux l'ont atteinte en plein c?ur. Dans la chambre de Joseph, on retrouve aussi le cadavre, tué d'une balle en pleine tête, d'Ernest, le fidèle cocker... Il semble que ce jour-là, Joseph, après une nuit sans sommeil, ait tenté dès l'aurore de se confier à un moine. Mais celui-ci, pressant le pas vers l'office des mâtines, lui a, avec un sourire charmant, proposé de le voir après la prière de la communauté. Joseph, contrarié, a sauté dans sa voiture. Quelques minutes plus tard il tuait sa mère et son chien, les deux êtres qui lui étaient les plus chers... pour leur épargner, sans doute, les souffrances de notre monde sordide. «Pour qu'ils aillent au paradis», expliquera-t-il au premier substitut du procureur...