Résumé de la 21e partie n Après la lettre anonyme, Pat reçoit un appel téléphonique. L?inconnu, qui la menace, lui demande de renoncer à son émission sur le sénateur Abigail Jennings. Lors du déjeuner avec Luther à Boston, elle était étonnée de voir tout le monde les dévisager dans le restaurant. Elle avait pris l'habitude d'être reconnue à Boston et dans les environs, que les gens viennent lui demander des autographes à sa table, mais cela n'avait rien à voir avec la façon dont tous les yeux étaient littéralement rivés sur Luther Pelham. «Vous arrive-t-il de vous rendre quelque part sans être le centre de l'attention générale ?» lui avait-elle demandé. «Rarement, dois-je avouer avec fierté. Mais vous connaîtrez ça vous aussi. Dans six mois, les gens vous suivront dans la rue et la moitié des jeunes femmes en Amérique imiteront cette voix sourde qui fait votre charme.» Exagéré, bien sûr, mais flatteur en tout cas. Dès la seconde fois où elle l'appela «monsieur Pelham», il avait dit : «Pat, vous faites partie de la maison. J'ai un prénom. Utilisez-le.» Luther s'était certes montré charmant, mais ce jour-là il lui proposait un poste. Aujourd'hui, il était son patron. Lorsqu'on l'annonça, Luther vint accueillir Pat à la réception. Il se montra d'une amabilité empressée et sa voix familière et bien timbrée débordait d'une sincère cordialité. «C'est formidable de vous avoir avec nous, Pat. Je veux que vous fassiez connaissance de toute l'équipe.» Il lui fit faire le tour de la salle de rédaction et la présenta. Derrière les boutades, elle devina la curiosité et les interrogations de ses nouveaux collègues. Elle pouvait imaginer ce qu'ils pensaient. Serait-elle à la hauteur ? Mais ses premières impressions furent positives. Potomac était en passe de devenir l'un des réseaux câblés les plus importants du pays et la salle de rédaction bourdonnait d'activité. Une jeune femme donnait le flash d'information en direct de sa place ; un spécialiste des questions militaires enregistrait son commentaire bihebdomadaire ; les rédacteurs sélectionnaient les télex de l'agence de presse. Elle savait bien que ce calme apparent était nécessaire. Tout le monde, dans ce métier, vivait dans un état de tension sous-jacente, toujours aux aguets, prêt à sauter sur l'événement, anxieux à l'idée de louper un scoop. Luther avait déjà accepté qu'elle pût rédiger et préparer l'émission chez elle jusqu'à ce qu'ils fussent prêts à enregistrer. Il lui montra la cabine de studio qui lui était réservée, puis l'entraîna dans son bureau, une grande pièce d'angle lambrissée de panneaux en chêne. «Installez-vous à votre aise, Pat, lui recommanda-t-il. J'ai un coup de fil à passer.» Pendant qu'il téléphonait, Pat eut le temps de l'examiner attentivement. Il était indiscutablement beau et imposant. Son épaisse chevelure grise parfaitement coiffée contrastait avec un teint jeune et des yeux sombres au regard pénétrant. Elle savait qu'il venait de fêter son soixantième anniversaire. La réception que sa femme avait donnée dans leur propriété de Chevy Chase avait fait l'objet de commentaires dans toute la presse. Avec son nez busqué et ses longs doigts qui tambourinaient sur son bureau, il lui fit penser à un aigle. (à suivre...)