Résumé de la 167e partie n Le reportage est enfin définitivement bouclé. Pat obtient qu'une lettre du sénateur à son mari soit lue en conclusion de l'émission. Abigail ferma à demi les yeux. Elle regarda Luther. «Avez-vous lu cette lettre ? — Oui, je l'ai lue. Je suis d'accord avec Pat. Mais c'est à vous de décider.» Elle se tourna vers Philip et Toby. «Vous avez tous les deux bien vérifié toute la documentation que vous leur avez confiée ? — Tout, Sénateur.» Elle haussa les épaules. «Dans ce cas... soyez seulement gentils de ne pas lire la lettre d'une fille qui a été élue Miss Apple Junction l'année après moi.» Ils éclatèrent tous de rire. Il y a quelque chose de changé en elle, pensa Pat. Elle est sûre d'elle-même. «On tourne dans dix minutes», dit Luther. Pat se précipita dans la cabine d'essayage. Elle ajouta un peu de poudre sur les gouttes de transpiration qui perlaient soudain sur son front. Que m'arrive-t-il ? se demanda-t-elle avec colère. La porte s'ouvrit et Abigail entra. Elle ouvrit son sac et en sortit un poudrier. «Pat, cette émission est très bonne, n'est-ce pas ? — Oui, je le pense. — J'y étais vraiment opposée. J'avais un mauvais pressentiment. Vous avez fait un travail formidable en me montrant comme quelqu'un de sympathique.» Elle sourit. «En voyant ce film, je m'aime davantage que je ne me suis aimée depuis bien longtemps. — J'en suis heureuse.» Abigail était redevenue la femme que Pat avait tant admirée. Quelques minutes plus tard, elles se retrouvèrent sur le plateau. De la main, Pat recouvrait la lettre qu'elle s'apprêtait à lire. Luther prit la parole : «Sénateur, nous voulons vous remercier de nous avoir consacré beaucoup de votre temps. Le déroulement de votre carrière est certainement un exemple stimulant pour nous tous et démontre ce que l'on peut tirer de bon d'une tragédie. Lorsque nous préparions l'émission, vous nous avez confié beaucoup de vos dossiers personnels. Parmi eux, nous avons trouvé une lettre que vous aviez écrite à votre mari, le député Willard Jennings. Je crois que cette lettre résume la jeune femme que vous étiez et la femme que vous êtes devenue. Puis-je demander à Pat de vous la lire à présent ?» Abigail inclina la tête, l'air interrogateur. Pat déplia la lettre. La voix rauque, elle la lut lentement. «Billy chéri.» Sa gorge se serra. Elle dut se forcer pour continuer. A nouveau elle se sentait la bouche affreusement sèche. Elle leva les yeux. Abigail la regardait fixement, le visage brusquement décomposé. «Tu as été magnifique à l'audience cet après-midi. Je suis fière de de toi. Je t'aime tant et je suis si heureuse à l'idée de passer toute ma vie auprès de toi, de travailler avec toi. Oh, mon amour, nous allons vraiment changer quelque chose dans ce monde.» Luther ajouta : «Cette lettre fut écrite le 13 mai ; le 20 mai, le député Willard Jennings disparaissait et vous alliez seule changer quelque chose dans ce monde. Sénateur Abigail Jennings, merci.» (à suivre...)