Résumé de la 67e partie n Son travail avance : Pat en est au découpage de son émission. Il y avait une autre séquence que Luther avait déjà montée, une compilation des interventions du sénateur dans les débats sur la sécurité aérienne, avec des extraits de discours où elle réclamait des règlements plus rigoureux. Elle y rappelait à plusieurs reprises qu'elle était devenue veuve parce que son mari avait confié sa vie à un pilote insuffisamment expérimenté et à un appareil mal équipé. A la fin de chacune de ces séquences, Luther avait marqué : «Débat de deux minutes entre le sénateur J. et Pat T. sur le sujet.» Pat se mordit les lèvres. Tout cela n'avait rien à voir avec ce qu'elle voulait faire. Qu'en est-il de mon contrôle sur la création de ce projet, se demanda-t-elle. Toute cette histoire est trop précipitée. Non, il serait plus exact de dire sabotée. Le téléphone sonna alors qu'elle parcourait les lettres des électeurs adressées à Abigail. C'était Sam. «Pat, j'ai lu ce qui est arrivé. Je me suis renseigné à l'agence chargée des locations de mon immeuble.» Sam habitait dans l'une des tours du Watergate. «Il reste plusieurs studios libres. Je veux que vous en preniez un jusqu'à ce qu'on retrouve ce type. — Sam, je ne peux pas. Vous savez tout ce que j'ai sur les bras. J'attends l'arrivée d'un serrurier. La police fait garder la maison. J'ai mon matériel ici.» Elle essaya de changer de sujet. «Mon vrai problème, c'est de savoir ce que je vais me mettre sur le dos pour aller dîner à la Maison-Blanche. — Vous êtes toujours ravissante. Abigail y assistera également. Je l'ai rencontrée ce matin.» Un instant plus tard, le sénateur téléphona pour lui dire qu'elle avait été bouleversée en apprenant l'effraction. Puis elle en vint à l'essentiel. «Malheureusement, laisser entendre que vous êtes menacée à cause de cette émission va donner lieu à toutes sortes de conjectures. J'ai hâte qu'on en finisse, Pat. Il est évident qu'une fois l'émission terminée et diffusée, les menaces cesseront, même si elles proviennent d'un désaxé. Avez-vous visionné les films que je vous ai communiqués ? — Oui, répondit Pat. Il y a des documents excellents et j'en ai sélectionné un certain nombre. Mais j'aimerais vous emprunter Toby. A certains endroits, il me manque des noms et quelques précisions.» Elles convinrent que Toby arriverait dans moins d'une heure. Lorsque Pat raccrocha, elle avait le sentiment qu'Abigail Jennings commençait à la considérer comme quelqu'un de gênant. Toby arriva quarante-cinq minutes plus tard, son visage tanné plissé par un sourire. «Pat, je regrette de ne pas m'être trouvé là quand ce cinoque a essayé d'entrer, lui dit-il. J'en aurais fait de la chair à pâté. — Je n'en doute pas.» Il s'assit devant la table de la bibliothèque pendant qu'elle actionnait le projecteur. «C'est le vieux député Porter Jennings, indiqua-t-il à un moment. Il avait déclaré qu'il ne se retirerait pas si Willard ne reprenait pas son siège. Vous connaissez ces types de la haute en Virginie. Tous persuadés que le monde leur appartient. Mais je dois dire qu'il a aidé Abigail à succéder à Willard contre la volonté de sa belle-sœur. La mère de Willard, la vieille diablesse, a tout fait pour empêcher Abigail d'entrer au Congrès. Et entre nous, Abigail a été un bien meilleur député que Willard. Il n'était pas assez combatif, vous voyez ce que je veux dire ?» (à suivre...)