A l'heure où l'arrestation du chef suprême de Cosa Nostra Bernardo Provenzano fait craindre une «guerre des clans» pour sa succession, une exposition à Rome lève le voile sur les clichés les plus crus des crimes de la mafia sicilienne, perpétrés au début des années 1980. Les scènes prennent place dans une ruelle de Palerme ou à l'intérieur d'un appartement, contre le mur blanc d'une charcuterie ou sur une rampe de garage, au fond d'un autobus ou sur le siège d'une voiture. Sur chaque cliché, en noir et blanc, un corps gisant au sol près d'une flaque de sang ou des visages à la peau déchiquetée par un impact de balle rappellent l'époque durant laquelle la famille des «Corléonais», prit le pouvoir par les armes à l'intérieur de la Mafia sicilienne. «Hommes d'honneur» ou magistrats et commissaires jugés trop encombrants, politiciens locaux ou jeunes trafiquants de drogue, la «guerre de Palerme» fit des centaines de morts en quelques années, souvent en plein jour et sur la place publique.