Canal n En suivant le journal télévisé qui traite de la guerre en Irak, on est saisi par certaines informations choquantes faisant le tour du monde. Certaines parmi elles ont été révélées par le blog d'un soldat américain en service en Irak. Quand ce ne sont pas des révélations, ce sont les critiques des soldats d'une guerre dont ils ne saisissent ni les tenants ni les aboutissants. C'est le cas de Leonard Clark, un soldat réserviste de la Garde nationale d'Arizona. Agé de 40 ans et professeur dans un jardin d'enfants, il a vu son blog fermé après avoir critiqué l'intervention américaine en Irak et incité les autres soldats à raconter leur quotidien dans ce pays. Il écopera d'une amende, en plus d'être rétrogradé par son commandement. Son blog sera, par ailleurs, vidé de ses archives. Pis encore, Clark a été lâché par son ami qui recueillait ses témoignages par téléphone avant d'alimenter le blog qui porte le nom de Clark. Ce blogueur avait évoqué des attaques de convois et encouragé ses collègues à parler de leur vie en Irak, «ce qui donnerait des informations aux forces ennemies» selon le communiqué du commandement Centcom. Cet épisode fera date dans les annales de l'armée américaine puisque depuis avril 2005, il est permis aux soldats américains de créer des blogs, mais ils ont obligation de le déclarer afin que l'administration militaire puisse contrôler ce qui se dit dans ces journaux, qu'on appelle désormais warblogs (les blogs de guerre). Néanmoins, l'administration militaire américaine aura fort à faire puisque les blogs se généralisent et se saisissent des dernières nouveautés pour devenir plus gênants. A l'image du Warmoblog, le nouveau trublion. S'appuyant sur la téléphonie mobile, les soldats US prennent des photos sur le terrain pour les diffuser à travers leurs blogs. Autre résultat du mariage entre la guerre d'Irak et Internet, l'émergence de personnalités controversées et surmédiatisées. Salam Pax est l'exemple le plus édifiant. Ce pseudo fait courir les médias du monde entier alors que personne ne sait qui il est. Pour certains, c'est un citoyen irakien qui raconte le quotidien de ses compatriotes et rapporte des images poignantes, reprises par les plus grands canaux d'information de la planète, y compris CNN. Pour d'autres, Salam Pax est une pure invention des soldats US, des Arabes, des médias, des communistes... Cependant, le jeune Irakien aurait été rencontré par un journaliste du Guardian, qui publie le détail des aventures du blogueur et de son entrevue avec lui. Il va également démarrer une chronique dans le Guardian, un «Bagdad blog». On craint même pour sa sécurité puisque Salam Pax, surmédiatisé, se voit exposé à tout type de dangers. En attendant de découvrir qui se cache derrière ce pseudo, son blog est classé 21e mondial.