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Les Américains font leur mea culpa
GUERRE EN IRAK ET SOUTIEN À L'EXTREMISME RELIGIEUX
Publié dans L'Expression le 20 - 09 - 2005

«On envoie nos enfants se faire tuer dans une guerre qui n'est pas la leur», s'insurge un citoyen de la capitale du Texas, Austin.
Les événements du 11 septembre et la guerre en Irak sont les sujets phares qui animent le débat public aux Etats-Unis. Presse et citoyens s'accordent, en effet, à dire que l'argument brandi par l'administration Bush pour lancer son offensive dans le Golfe est tellement fallacieux que tout ajournement du retrait des troupes américaines d'Irak ne ferait que porter préjudice à l'image des Etats-Unis dans le monde. Même les journaux qui avaient soutenu la guerre, à l'image du quotidien conservateur le New York Times ont fait leur mea culpa, en reconnaissant s'être alignés sur les thèses de la Maison-Blanche, sans vérifier la véracité des informations concernant les armes de destruction massive. «La presse américaine est influencée par la propagande militaire du Pentagone au point d'accepter d'être embarquée sur des chars», indique un professeur de journalisme de l'université du Texas. Des chiffres parlent, en effet, de 700 journalistes ayant accompagné les marines. D'ailleurs, ajoute notre interlocuteur, la Maison-Blanche a lancé toute une campagne depuis le début de la guerre en Irak contre la presse, la présentant comme «progressiste et gauchiste». En somme, aussi bien pour les démocrates que pour les républicains, «la presse américaine manque de nationalisme» poursuit notre hôte. Pour ce dernier, «les dirigeants américains sont intoxiqués par leur suprématie militaire». En somme, poursuit le professeur, «les mensonges sur la guerre du Vietnam, l'affaire Nixon et enfin la guerre en Irak ont discrédité la presse américaine». D'après les journalistes que nous avions eu à rencontrer lors de notre séjour aux Etats-Unis, «l'administration Bush ne veut pas dévoiler sa stratégie par rapport aux perspectives de la guerre en Irak». Avant d'ajouter que «ceux qui sont au courant sont ceux qui sont à la Maison-Blanche et au Pentagone». Décidément «la tyrannie de la majorité» que craignaient les pères fondateurs de la nation américaine, en proclamant le système fédéral, s'est mise en place, au point que toutes les décisions sont concentrées entre les mains du président. Ce qui s'applique à la guerre en Irak.
Une «spirale» sans fin
En effet, au moment où le bilan macabre des marines tués en Irak depuis le début de la guerre a atteint 2000 morts et des milliers de blessés, les instituts de sondage enregistrent quotidiennement une «érosion» dans la confiance des Américains à G.W.Bush. C'est le cas du plus célèbre institut de sondage, le PEW institute installé à Washington DC, qui dans une enquête affirme que plus de 60% des Américains sondés sont contre la guerre en Irak. Il est clair qu'en refusant aux chaînes de télévision de filmer les dépouilles des soldats morts au combat, les stratèges de la Maison-Blanche veulent en premier lieu éviter de heurter la sensibilité des Américains et surtout des familles des soldats qui ne cessent de manifester pour le retrait de l'armée américaine d'Irak. Interrogés sur les raisons ayant amené l'administration Bush à attaquer l'Irak, un journaliste du Chicago Tribune, dont le tirage est estimé à plus de 400.000 exemplaires, a affirmé que «nous ne saurons pas les raisons de la guerre avant vingt ans, c'est-à-dire une fois que les dossiers seront classés». Du côté des familles des soldats américains, le ton à l'égard de G.W. Bush et son administration est on ne peut plus virulent. «On envoie nos enfants se faire tuer dans une guerre qui n'est pas la leur», s'insurge un citoyen de la capitale du Texas Austin. Des soldats qui pour la plupart ne sont pas rentrés au pays depuis plus d'une année. Pour certains d'entre eux que nous avions croisés sur le vol Tampa (Floride)-Austin (Texas), revoir sa famille est le souhait le plus cher à tous les marines. L'un des soldats vient juste de rentrer au pays (le Texas) après six mois passés à Falloujah, au nord de l'Irak. «Notre seul loisir se limite à une partie de base-ball et à l'Internet, un moyen qui nous permet d'avoir des nouvelles de nos familles et amis», affirme ce jeune soldat, qui avait apparemment hâte de retrouver sa femme à la prochaine escale. Au moment où nous nous apprêtions à quitter l'aéroport, le jeune soldat attendait toujours l'apparition de la silhouette de l'être cher. En attendant, de précieuses minutes s'égrènent de cette quinzaine de jours qu'il aura à passer loin des massacres et de l'enfermement dans une base militaire située à des milliers de kilomètres du Texas natal. Ils sont des dizaines de soldats à venir se ressourcer dans le cocon familial avant de s'envoler de nouveau vers l'enfer. Au chapitre du dispositif antiterroriste mis en place depuis les événements du 11 septembre 2001, à savoir les deux Patriot act, les Américains sont partagés. Alors que certains considèrent que ces mesures restreignent les libertés publiques et s'inscrivent en faux contre l'esprit de la Constitution, d'autres voient tout à fait l'inverse. Pour preuve, dans les aéroports, comme dans les tribunaux, personne ne peut échapper aux fouilles. Même les militaires sont passés au peigne fin. Ici, la loi s'applique à tout le monde.
Néanmoins, d'autres journalistes n'écartent pas l'hypothèse que l'odeur du pétrole ait lourdement pesé sur la décision de G.Bush de mener sa guerre en Irak. Certains ont même rappelé le fait que des hommes forts de la Maison-Blanche ne sont pas étrangers à d'importantes firmes pétrolières, comme Halliburton. On parle, notamment du vice-président Dick Cheney. Sur le plan médiatique, chaînes de télévison et journaux américains font montre de partialité dans le traitement de la guerre en Irak. Car, il est aberrant que des images d'attentats contre les civils irakiens soient occultées, alors que ceux visant les forces de la coalition jouissent d'une large couverture. «Les chaînes de télévision évitent de diffuser des images d'attentats en Irak de crainte de choquer nos enfants», affirme un enseignant à l'institut de journalisme The Poynter. Pourtant, notre interlocuteur est mieux placé pour savoir que ces mêmes enfants sont habitués aux scènes sanglantes des films d'action américains. Un enseignant que nous avions rencontré au cours de notre séjour aux Etats-Unis, a souligné cette tendance des Américains à ignorer les tenants et les aboutissants de la guerre en Irak et la réalité des pays arabes et musulmans. La plupart étaient étonnés d'apprendre, par exemple que leurs gouvernements avaient soutenu le régime wahhabite d'Arabie Saoudite, remis aux talibans des missiles Stinger qu'ils n'ont pas encore récupérés et entraîné des groupes islamistes au Pakistan et en Somalie. Autant de réalités qui mettent aussi bien les politiques que la population dans l'embarras, sachant que les événements du 11 septembre ne sont que l'effet boomerang de la complaisance de l'administration américaine à l'égard des groupes extrémistes. «Nous avions commis de graves erreurs, tant par rapport à notre présence en Irak que concernant notre complaisance avec l'extrémisme islamiste», reconnaissent les responsables de deux principaux tabloïds américains, en particulier le Washington Post et le Chicago Tribune. Pris en étau entre le mensonge officiel et le manque d'informations, les Américains, envoûtés par l'image de première puissance mondiale de leur pays, sont plus préoccupés par les dossiers qui touchent directement leur vie quotidienne, à savoir la sécurité sociale, l'avortement, les salaires, que par un conflit armé, qui a de tout temps été du ressort des décideurs de la Maison-Blanche. Un autre élément qui fait des Américains de mauvais géographes, au point que la population de chaque Etat ignore tout des autres Etats fédérés.
Les vertus de l'image
En outre, l'image de marque des présidents américains successifs a toujours dépendu des médias. La récente catastrophe de Louisiane a montré comment les chaînes de télévision, en particulier CNN et la FOX ont soigné l'image du G.W. Bush après les critiques acerbes de la part de la presse écrite, à propos de la lenteur dans l'acheminement des aides dans les zones sinistrées. Par ailleurs, les « descentes » du président américain sur le terrain lui ont valu la bonne appréciation de la part des populations locales, même si la pression se faisait toujours ressentir à l'issue de ces visites.
Le poids de l'image transparaît aussi, dans le dossier irakien. C'est l'histoire de ces quatre frères, marines, engagés dans l'aventure irakienne, que la chaîne CNN donne en exemple pour insuffler, soi-disant l' «esprit patriotique» chez les jeunes Américains. Aussi, affirment des experts en communication, le président Bush doit sa notoriété à son conseiller, qui l'avait propulsé aux premières loges, en le mettant dans les bonnes grâces des religieux, dans ses joutes avec Al Gore. Cet homme est Karl Rove, stratège de la réélection du président Bush qui agit ordinairement en coulisses. Celui que l'on surnomme «le cerveau de Bush» est aussi le «gourou politique» de ce dernier. Rove, qui s'est juré d'assurer une majorité aux républicains pour longtemps, est cependant controversé, étant suspecté d'être derrière une fuite d'informations confidentielles concernant le dossier des armes de destruction massive en Irak ou ce qui est appelé communément l'affaire Wilson.


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