Toute la presse new-yorkaise parle de l?exploit de la jeune astrologue qui, du jour au lendemain, devient une célébrité. Elle va multiplier les prédictions réussies et son succès augmente de jour en jour. En 1914, cependant, un juge, ressortant une loi interdisant de prédire l?avenir ou de dire la bonne aventure, la fait arrêter. Le même juge lui laisse le choix entre l?acquittement avec le paiement d?une amende ou le jugement, encourant le risque de se faire condamner. Evangelina, sûre de son art, choisit le jugement. Le jour de l?audience, elle se présente au tribunal avec ses tables astrologiques et son éphéméride et entreprend de faire un cours sur l?astrologie. «Mais rien ne prouve que ce que vous dites est vrai, dit le juge. Et si vos prévisions se vérifient ce ne sont que des coïncidences, sans valeur scientifique !» L?astrologue dit alors au juge : «Mettez-moi à l?épreuve. Donnez-moi la date de naissance d?une personne de votre choix que je ne connais pas et je vous ferai son horoscope !» Le juge lui donne, sans le dire à Evangelina, la date de naissance de son fils et elle lui fait un portrait tellement exact du jeune homme que le juge s?écrie : «Mais vous le connaissez !» La jeune femme lui répond qu?elle ne connaît même pas le nom de la personne dont elle a fait l?horoscope et que c?est le juge qui a proposé sa date de naissance. «C?est mon fils !» reconnaît le juge. Il l?acquitte aussitôt, mentionnant dans les attendus du jugement que «la prévenue a élevé l?astrologie au rang d?une science exacte». Ce jugement fera jurisprudence aux Etats-Unis, puisque, depuis ce jour, l?astrologie est autorisée et est séparée de l?activité des voyants.