1974 (Allemagne) : L?Est humilie l?Ouest l L'Allemagne de l'Ouest a finalement remporté «sa» Coupe du monde en battant en finale les Pays-Bas de Johan Cruyff (2-1). Franz Beckenbauer et ses coéquipiers avaient pourtant démarré de manière bien poussive avec notamment une défaite, un camouflet, subie au 1er tour face à sa voisine de l'Est, la RDA. Ce 22 juin 1974 à Hambourg, la RFA, avec Beckenbauer, Gerd Mùller devant et Sepp Maier dans les buts, s'incline 1 à 0. Défaite humiliante pour les Allemands de l'Ouest mais sans conséquence puisqu'ils étaient déjà qualifiés pour le 2e tour après avoir gagné leurs deux premiers matches contre le Chili (1-0) et l'Australie (3-0). Mais cette défaite entraînera une petite révolution chez les Allemands de l'Ouest avec des changements tactiques réclamés par les joueurs à leur sélectionneur Helmut Schön. Avec succès puisque si la RDA chute au 2e tour, la RFA se relèvera et gagnera finalement le tournoi. 1978 (Argentine) : Quand le foot se mêle à la politique l La Coupe du monde, au même titre que les jeux Olympiques, a toujours constitué une vitrine pour les régimes autoritaires afin de faire leur propagande, et ce dès le Mondial- 1934 organisé par l'Italie de Mussolini. En 1978, la Coupe du monde a lieu dans une Argentine dirigée par une main de fer par le général Videla. Alors, comme l'Italie en 1934, l'Argentine de Passarella y trouve la «motivation» pour s'imposer chez elle. Sans échapper toutefois à la suspicion : alors qu'ils doivent gagner par quatre buts d'écart face au Pérou pour se qualifier pour la finale, les Argentins signent, le 21 juin 1978, un 6-0 qui n'est pas sans laisser perplexes les observateurs. La prestation du gardien péruvien, peu inspiré, n'a pas contribué à lever les soupçons de corruption qui ont laissé à cette édition un drôle de parfum. 1982 (Espagne) : L?Algérie change le règlement l Le Mondial espagnol a connu la première participation de l?Algérie. les Verts ont créé l?exploit lors du premier match en s?imposant devant l?un des favoris de la compétition, la RFA en l?occurrence. Les buts de Madjer et Belloumi seront à jamais gravés dans la mémoire du football mondial. Cela dit et en dépit de la bonne production des Algériens, ils n?ont pas réussi à accéder au second tour, bien qu?ils aient occupé la première place au classement en compagnie de la RFA et de l?Autriche avec 6 points. La RFA et sa voisine l?Autriche sont passées au second tour suite au match de la honte entre elles qui a vu les Allemands s?imposer 1 but à 0. Depuis, la Fifa a décidé de faire jouer les dernières rencontres de poules le même jour et à la même heure. Cette édition espagnole a confirmé le génie et le talent d?une génération de footballeurs algériens à l?image de Fergani, Assad, Merzekane? Le cheikh et l'arbitre russe l Un autre fait saillant a caractérisé ce Mondial. En effet, pendant le match France - Koweït (4 -1), le 21 juin 1982, eut lieu un épisode qui, pour beaucoup, est resté comme l'un des moments les plus insolites des 17 Coupes du monde. A la 80e minute, les Bleus, qui mènent déjà 3 -1, inscrivent un quatrième but par Alain Giresse. Mais stupeur ! Le cheikh Fahd, président de la Fédération koweïtienne, descend alors sur la pelouse pour contester en personne ce but et demander à ses joueurs de quitter le terrain ! Michel Hidalgo, le sélectionneur français, est indigné. Il l'est plus encore quand l'arbitre russe Miroslav Stupar accède à la demande du cheikh et... annule le but ! Décision certes sans conséquence pour la France qui inscrira bien un quatrième but. Mais Giresse a tout de même été privé d'un but en Coupe du monde et l'arbitre sera radié par la Fifa. 1986 (Mexique) : 45?? : le carton rouge le plus rapide de l?histoire l A son retour en France, la presse parisienne l'a surnommé Lucky Luke. Mais qui donc ? Michel Platini ? Joël Bats ? Dominique Rocheteau ? Non, ce Français-là n'était pas dans la sélection d'Henri Michel : il s'agit de l'arbitre Joël Quiniou, entré dans les annales pour avoir sorti le carton rouge le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde. Le fautif fut l'Uruguayen José Batista, exclu après seulement 45 secondes de jeu pour un tacle par derrière sur l'Ecossais Gordon Strachan lors d'un match du 1er tour, le 13 juin 1986 à Nezahualcoyotl. Un événement qui a fait entrer ce Uruguay - Ecosse, par ailleurs très oubliable (score final : 0-0), dans l'histoire. 1990 (Italie) : Milla, le Lion qui rugit à 38 ans l Le Cameroun crée la sensation du Mondial-90 en Italie en atteignant les quarts de finale. Et Roger Milla inscrit alors son nom au panthéon aux côtés des stars attendues, les Diego Maradona, Lothar Matthaus et Robert Baggio. Sorti de sa retraite, celui qui évolue alors à la JS Saint-Pierroise, modeste équipe de la Réunion, a 38 ans, mais des jambes de jeune homme. Surtout, il apporte un brin de fantaisie à une compétition bien terne. Il réussit un premier doublé décisif au 1er tour contre la Roumanie (2 -1) puis un deuxième en 8e de finale devant la Colombie (2-1 a.p.). Mais l'envie de Super-Roger ne suffit pas en quarts de finale face au géant anglais. Brillants et combatifs, les Lions indomptables doivent s'incliner en prolongation (2-3 ). Quatre ans plus tard aux Etats-Unis, Milla marquera un nouveau but à... 42 ans, 1 mois et 8 jours. Un record. 1994 (Etats-Unis) : Pibe de Oro se met à la cocaïne l Le 25 juin 1994 est un jour noir pour Maradona. Ce jour-là, l'Argentine, emmenée par son n°10 héros de la victoire de 1986, bat le Nigeria (2-1) après avoir déjà atomisé la Grèce (4-0) au premier match avec un but ? le dernier en Coupe du monde ? du «Pibe de Oro». Mais à l'issue de la rencontre face aux Nigérians, Maradona est contrôlé positif à l'éphédrine, un stimulant. Déjà suspendu quinze mois en 1991 par la Fédération italienne pour usage de cocaïne, il est exclu du Mondial. C'est un choc qui ressemble à celui de l'exclusion de Ben Johnson des JO de Séoul en 1988. C'est surtout une sortie ratée pour celui qui avait conduit l'Argentine au sommet en 1986. Sans lui, les Argentins sont orphelins. Battus ensuite par la Bulgarie (0-2), ils sont éliminés en 8e de finale par la Roumanie (2-3) où s'illustre alors un certain Hagi, surnommé... le Maradona des Carpates. 1998 (France) : L'arbitre contre les caméras l Son nom n'évoque rien mais cet Américain a pourtant nourri l'une des polémiques de l'édition 1998 organisée en France. Esfandiar Baharmast était l'arbitre du match Brésil-Norvège (1-2), vilipendé pendant plusieurs jours pour avoir sifflé un penalty en faveur des Norvégiens. Sur les images télévisées du direct, l'attaquant norvégien semblait être tombé tout seul dans la surface brésilienne. Il fallut attendre les images d'une autre télévision, quelques jours plus tard, pour s'apercevoir qu'il y avait bien faute. Pour une fois, un arbitre avait mieux vu que les dizaines de caméras de TV qui, douze ans auparavant, avaient causé la perte de l'arbitre tunisien Ali Bennaceur pour n'avoir pas vu la «main de Dieu» de Maradona contre l'Angleterre. 2002 (Corée du Sud et Japon) : La mésaventure d?Ahn en Italie l Après l'Amérique du Sud, l'Europe et la zone Concacaf, la Coupe du monde découvre un nouveau continent, l'Asie. Et, avec, de nouveaux visages, comme celui de l'attaquant de la Corée du Sud Ahn Jung-hwan. Quasi inconnu hors des frontières sud-coréennes, y compris en Italie où il évolue sous le maillot de Pérouse, c'est lui qui surgit au bout de la prolongation pour éliminer l'Italie, grande favorite, en 8e de finale, d'une tête «en or» hors de portée de Buffon. Jugé traître en Italie, il ne rejouera plus en série A, rejoignant le Championnat du Japon, puis la France (Metz) et enfin l'Allemagne (Duisbourg). Mais il reste comme l'une des figures de proue de cette étonnante Corée du Sud qui avait atteint les demi-finales de «son» Mondial.