Adrar l Oued Agdem, une zone située entre Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine, à l?extrême sud-ouest, à la frontière algéro-malienne, est à la fois un site d'une grande beauté et un écosystème particulier. Il se distingue non seulement en raison du régime des pluies qui surviennent généralement au plus chaud de l'été, mais également de par son peuplement floristique où les espèces tropicales dominent. L'oued Agdem est également connu pour être l'une des zones de la daïra de Bordj Badji Mokhtar où vit la plus grande concentration d'éleveurs nomades. Tout le long de la piste sablonneuse et caillouteuse, une suite de petits campements, composés de petites tentes basses conçues de manière à résister aux vents, est visible ainsi que des troupeaux de chameaux, chèvres et moutons de la race locale appelée sidaouen. Au détour d?une piste ou d?une petite dune, le visiteur peut même apercevoir, allongées à l'ombre de nombreux arbustes, des chamelles venant de mettre bas, avec leur chamelon qui tente maladroitement de se mettre sur ses pattes. Région légèrement plus humide que le reste du Sahara, la vallée de l'oued Agdem constitue également une curiosité botanique, avec la prédominance d'espèces tropicales, notamment des asclépiadacées et une graminée de savane africaine. Parmi les asclépiadacées, la plus abondante est le calotropisprocéra, une espèce tropicale connue sous le nom local de kramka. Cette plante forme de véritables petites forêts, avec un cortège floristique composé de fengonia, un buisson épineux de petite taille, et de pergularia tomentorga, une plante qui sert généralement à piler les peaux avant le tannage. Le calotropis, dont le latex est très irritant, servait autrefois à faire le charbon de bois utilisé dans la préparation de la poudre noire des baroudeurs, un usage de moins en moins fréquent, mais le microclimat créé par ces arbustes, qui peuvent atteindre jusqu'à cinq mètres de hauteur, permet à de nombreuses espèces de prospérer.