La dépouille de Cheikha Remiti, qui a été rapatriée vendredi, a été inhumée le même jour en fin d'après-midi au cimetière de Aïn El-Beïda (Oran), en présence d'une foule nombreuse, composée des membres de la famille de la défunte, d'artistes, d'admirateurs, de représentants d'associations culturelles, et d'intellectuels. Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, était représentée par Rabah Sebaâ, ancien directeur de la culture de la wilaya d'Oran, actuellement membre de la direction de la Bibliothèque nationale. Hafid Guefaïti et Otman Douidi, respectivement manager de la défunte et membre de l'association humanitaire franco-maghrébine et insertion (Ahmf), ont assisté également à l'enterrement. Cheikha Remiti, figure marquante et doyenne de la chanson raï, femme rebelle et au verbe souvent indigné et aux attitudes provocantes, est décédée lundi dernier à Paris à l'âge de 83 ans d'une crise cardiaque, deux jours après avoir donné un concert au Zenith. Remiti, de son vrai nom Saâdia Bediaf, est née le 8 mai 1923 à Bouni, dans les monts de Tessala, près de Sidi Bel Abbes. Après une enfance pauvre et une jeunesse dispersée, elle ira se réfugier, à l'âge de 20 ans, dans la région de Relizane où elle se lancera dans la musique et la chanson. Chanteuse à forte personnalité et au verbe sulfureux, la «pasionaria du raï» avait connu le succès dès les années 1950. En 1952, l'artiste enregistre son premier disque et obtient son premier succès en 1954 avec son titre controversé Charrak Gattaâ. Depuis, elle n'a pas cessé d'enchaîner les tubes jusqu'au fameux Nouar, grand succès de l'an 2000. Son dernier album intitulé N'ta goudami est, depuis novembre dernier, dans les bacs. Un dernier hommage lui a été rendu, hier, jeudi, à Paris par de nombreuses personnes parmi elles les consuls d'Algérie à Bobigny et de Pontoise (région parisienne) et des représentants du consulat général d'Algérie à Paris.