Résumé de la 3e partie n Le drame est à deux doigts de se produire. Ses mains sont moites et, désarçonné par la peur, Ernie, le comptable, n'arrive pas à ouvrir le coffre. Gordon s'impatiente. Il braque son revolver sur lui. A peine entré dans la pièce, Mac G. se remet à questionner : «Il y a combien de personnes qui vont venir ?» George Levin s'efforce de parler calmement. «Cinq. La secrétaire, les deux camionneurs, l'ouvrier et le comptable. — Eh bien, on va les attendre...» Gordon a un regard vers le fond de la pièce. «Dis donc, c'est toi le patron ?» Levin fait «oui» de la tête... «Alors, ouvre le coffre !» George Levin sent tout d'un coup un immense vide. C'est la fin. Car c'est incroyable mais c'est ainsi, il ne sait pas ouvrir le coffre, son propre coffre. Bien sûr, il connaît la combinaison, mais c'est un vieux modèle qui marche mal. Il n'y a qu'Ernie Collins, son comptable, qui ait le coup de main pour le faire fonctionner. «Ecoutez... Je vous demande de me croire. C'est la vérité... Je ne sais pas ouvrir le coffre. Il n'y a que le comptable qui puisse. Je vous jure que c'est vrai !» Pour toute réponse, Gordon Mac G. le met en joue. «Non, non, ne tirez pas ! Ernie va venir. Il sera là dans quelques instants. Il va ouvrir le coffre, je vous jure qu'il va l'ouvrir. Et il y a beaucoup d'argent.» Mac G. le regarde longuement. Il n'y a aucune expression sur son visage poupin. Enfin, il laisse tomber : «D'accord...» George se retient de pousser un soupir. Il est sauvé, du moins pour l'instant. C'est à ce moment qu'il voit par la fenêtre Louis et Ancrow, les deux camionneurs. Ils sont en train d'examiner les dégâts de la vitrine... Maintenant, ils lèvent la tête. Ils l'aperçoivent. L'espace d'un éclair, George essaie de faire passer dans son regard toute l'horreur de la situation, tandis que sa bouche esquisse un «non» muet. Mais ils ne comprennent pas. Ils lui font un signe de la main en lui lançant une phrase qu'il n'entend pas. L'instant d'après, ils sont dans le bureau. «Dites voir, patron, on n'aurait pas reçu de la visite cette nuit ?» La voix, derrière leur dos, est impersonnelle, froide : «C'est exact. Ne bougez pas. Restez comme vous êtes.» Puis c'est le tour de l'ouvrier réparateur, de Nancy, la secrétaire, enfin d'Ernie CoIlins, le comptable. Avant qu'il ait pu comprendre quoi que ce soit, le jeune homme se jette sur lui. «Allez Ernie, ouvre le coffre, vite !» C'est alors que le drame se produit. Le malheureux comptable, qui vient d'être plongé brusquement dans cette situation inimaginable, perd tous ses moyens. Il a beau s'escrimer, tourner les cadrans dans tous les sens, il n'arrive pas à ouvrir le coffre. Ses mains, dégoulinantes de sueur, glissent sur le métal. Il ne voit plus rien, il ne sait même plus ce qu'il fait. Cette fois, Gordon Mac G. s'énerve : «Si dans une minute tu n'as pas ouvert le coffre, je te descends.» George Levin sent qu'il faut faire quelque chose tout de suite pour éviter la catastrophe. Il s'approche de son comptable et lui parle aussi caImement qu'il peut. «Ne te presse pas, Ernie. Prends ton temps. C'est long, tu sais, une minute.» Le comptable regarde son patron et fait «oui» de la tête. Il sort son mouchoir, s'essuie les mains aussi soigneusement que possible et, avec toute la concentration dont il est capable, il se remet au travail. (à suivre...)