Résumé de la 4e partie n Phyllis joue sa dernière carte. Elle parle sans arrêt à Ernie jusqu?à le persuader de se rendre à l?hôpital pour se faire piquer... La voiture est dans la cour de l?hôpital. Un garde s?approche. Phyllis sent la nervosité du criminel dans son dos et s?efforce au calme. «Nous voulons voir le médecin de garde.» L?homme fait un geste : «Garez-vous là et demandez à l?entrée.» Sans discuter, Phyllis gare la voiture. L?homme s?éloigne et disparaît. Ernie s?agite : «Allez, va chercher le médecin ! ? Viens avec moi, ce sera plus simple. ? Non. Je veux ma piqûre ici. Après, je partirai avec la voiture et j?emmènerai ton frère, comme ça, tu pourras pas prévenir la police. ? Ernie, j?en ai assez ! Un médecin ne fait pas de piqûre dans une voiture, et dans une cour d?hôpital ! Descends et suis-moi, qu?est ce que ces caprices ?» Ernie lève un couteau menaçant et sans prévenir, le plonge dans le corps de Joss. Phyllis retient de justesse un cri d?épouvante. Son frère a écarquillé les yeux sous la surprise et la douleur. Il se tord sur la banquette. Dans le noir, Phyllis, repère le couteau. Il a transpercé le bras, en haut, près de l?épaule gauche. Ernie a frappé sans même regarder. A dix centimètres près, il touchait le c?ur. Cette fois Phyllis, malgré tout son courage, se sent prête à craquer. Voilà plus de deux heures qu?elle palabre avec ce fou et elle n?en peut plus. Et si le revolver était coincé définitivement ? Si elle lui sautait, dessus ? Non, c?est ridicule. Le coup peut partir et le temps que les autres comprennent dans l?hôpital? Et Joss qui s?est évanoui, en plus. Décidément, il faut continuer ce jeu terrible. «Bon, J?y vais. ? Non, je viens avec toi, il est mort, je m?en fous !» Joss n?est pas mort, mais Ernie le croit, c?est l?essentiel, et immédiatement Phyllis profite de la nouvelle situation. «D?accord, allons-y, on a assez perdu de temps.» Ernie la tient par le bras et il dissimule le revolver dans sa poche. Les voilà tous les deux à la réception de l?hôpital. Phyllis s?agrippe au comptoir en montrant les médicaments. «C?est urgent, mademoiselle ! Ce monsieur a besoin d?une piqûre, le médecin est au courant, je lui ai téléphoné, conduisez-nous, s?il vous plaît.» Elle doit avoir l?air sûr d?elle et le ton convaincant car la jeune fille se lève, les guide dans un couloir, frappe à une porte et annonce : «Docteur, c?est votre urgence !» Mais déjà, Phyllis la repousse : «Merci, merci bien, bonjour, docteur !» Elle referme la porte et regarde le médecin droit dans les yeux. Pourvu qu?il ne discute pas ! S?il obéit, s?il fait vite, elle évitera un nouvel otage, un nouveau drame. La main puissante d?Ernie s?est crispée sur son bras ; elle le sent à la dérive. Quant au médecin, il ouvre la bouche pour protester, mais elle parle avant lui : «Docteur, je ne vous ai pas téléphoné, mon téléphone est coupé, ce garçon est un ami, il a besoin d?une piqûre de ça. Je lui ai dit que vous la feriez et qu?ensuite il pourrait prendre ma voiture et s?en aller, vous comprenez ?» Le médecin, un jeune interne d?une trentaine d?années, la regarde avec intensité. Phyllis continue, sans le quitter des yeux : «C?est une piqûre pour dormir debout, vous savez ? Ernie en a besoin. Allez, Ernie, assieds-toi, donne ton bras au médecin.» Le médecin semble avoir compris qu?il se passe quelque chose de grave, et qu?il doit faire ce qu?on lui dit, mais il hésite encore. Et c?est Ernie lui-même qui le décide par l?absurdité de sa demande : «Elle aussi, elle aura une piqûre, avant moi, comme ça je suis tranquille.» (à suivre...)