Pour l'OMS, des revenus élevés et la consommation fréquente de restauration rapide et de boissons sucrées ont fait basculer les ressortissants des Emirats arabes unis dans les rangs des obèses. Un quart des enfants de 8 à 12 ans sont en surpoids. Le Dr Ayoub Al Jawaldeh, conseiller régional pour la nutrition au bureau régional OMS de la Méditerranée orientale, conclut que la population est victime de sa prospérité : « Les Emiratis disposent d'un chauffeur, d'une employée de maison pour assurer les travaux ménagers et aiment beaucoup aller au restaurant. De plus, ils regardent la télévision au moins 3 h par jour, davantage en été. (…) Les portions sont devenues trop copieuses. Le manque d'exercice physique, associé à une consommation excessive de produits trop riches, s'est traduit par une augmentation de l'obésité. » Devant cet état de fait, le ministre de la Santé des Emirats arabes unis et d'autres instances gouvernementales s'attellent au problème de toute urgence avec un Comité national de la nutrition, prié d'établir une stratégie nationale visant à réduire l'obésité et le diabète portant sur l'éducation nutritionnelle, l'amélioration des modes de consommation alimentaire, en privilégiant les fruits et les légumes, l'enrichissement de l'alimentation par des micronutriments, l'étiquetage et la commercialisation des denrées alimentaires, ainsi que les programmes d'alimentation scolaire. L'Oms précise que l'excès de calories est plus responsable que le manque d'exercice. Le rapport « bouger davantage » et « manger moins » a été étudié par des chercheurs australiens qui attribuent l'essor de l'obésité dans le monde développé, principalement à l'excès de calories absorbées, et non, en premier lieu, à l'absence d'activité physique. Le Dr Al Jawaldeh dit que les habitants des pays en développement et en transition, en particulier les jeunes gens, sont réceptifs à la commercialisation des produits : « La psychologie entre en jeu lorsque, par exemple, on associe certains produits comme les hamburgers à des boissons sucrées. Nous avons besoin d'une convention mondiale pour réglementer la publicité relative aux produits alimentaires montrés à la télévision aux jours et heures de grande écoute pour les enfants. » « Le problème est vraiment grave », ajoute-t-il. Et de conclure : « Toutes les maladies non transmissibles sont liées à une mauvaise nutrition. Nous devons beaucoup investir dans la santé et la nutrition, protéger la nouvelle génération et modifier les habitudes culturelles par l'intermédiaire des jeunes gens. Une stratégie nutritionnelle nationale doit être administrée au sein du ministère de la Santé par un département chargé de la nutrition qui a une influence réelle. »