Absence n Les journaux scolaires n'existent pas dans nos écoles. Cela s'explique par de multiples raisons, la plus importante étant l'ignorance de leur importance. Des enseignants en parlent. M. Outaha, enseignant à Tizi Ouzou, membre de l'association Patient enseignant, affirme : «Je crois qu'elle fait défaut. Pour moi, c'est quelque chose qui vient d'ailleurs.» «Il est vrai qu'à notre époque, à l'école, on cherchait l'information. A l'heure où je vous parle, la presse fait défaut.» Pourquoi ? «Je crois qu'il y a un désintéressement.» Le professeur, avec son volume horaire chargé, ne peut s'occuper sérieusement de cette tâche ; les élèves, de leur côté, ne sont pas assez sensibilisés à l'importance du rôle de la presse. «C'est vraiment dommage pour la famille éducative. D'autant que les moyens existent maintenant», ajoute M. Outaha. Le deuxième enseignant qui s'exprimera sur la question est Hamid Hadj Ameur : «La presse n'existe pas. Le vrai problème, selon moi, ce sont les moyens. Nous n'avons pas les moyens de lancer un journal scolaire.» «Encore faut-il trouver une équipe. Généralement, nos collègues appréhendent cet aspect pratique qui consiste à écrire. Nous sommes en train de réfléchir à la possibilité de faire ce travail.». «Nous souhaitons faire un travail à long terme», explique-t-il. Le vrai problème qui se pose dans les établissements scolaires, selon lui, c'est qu'il n'existe aucune communication entre l'ensemble des travailleurs et l'administration. Pour Kamel Haddad, enseignant au collège Mouloud-Feraoun, la presse n'existe pas à l'école. «Il faut être honnête, il faut s'y mettre et, à partir de là, découvrir les moyens et les capacités. On commence par une page. Les bons élèves, ce n'est pas ce qui manque.» Pour lui, le journal scolaire doit sortir de l'école pour toucher globalement la population et être diffusé dans les quartiers. Mme Yamina M., directrice d'une école privée, affirme qu'auparavant, elle n'avait pas les moyens théoriques pour lancer un journal. Désormais, «cela sera mon cheval de bataille d'autant qu'il est dans l'intérêt des élèves». Mahdi, enseignant à Cherchell, déclare qu'il anime un minijournal dans sa classe. «Avec l'aide des élèves, nous confectionnons le journal. Ils le vendent et nous achetons des cahiers et des stylos que nous donnons aux démunis.» Il estime qu'un bon journal est un excellent moyen pédagogique. Une enseignante de Tiaret déplore, pour sa part, que «la presse n'existe pas dans les écoles de l'ouest du pays».