Objectif n Chérif Rahmani a annoncé, hier, qu'un avis d'appel d'offres sera lancé, la semaine prochaine, pour la sélection des entreprises et bureaux d'études nationaux et internationaux devant procéder au désamiantage et à la dépollution de l'unité de ciment et dérivés de Gué de Constantine. Au cours d'un déplacement à Gué-de-Constantine, hier, le ministre de l'Environnement a affirmé que cette opération de dépollution s'inscrit dans le cadre de «la politique nationale de lutte contre la pollution industrielle de l'environnement», expliquant que «cette entreprise, opérationnelle depuis 1949, souffrait de plusieurs problèmes écologiques du fait de l'amoncellement de déchets toxiques enfouis à une profondeur d'un mètre». Rappelant les efforts consentis pour la dépollution des entreprises économiques des déchets durs ou toxiques, notamment les cimenteries et les entreprises de production de matériaux de construction, d'amiante et de mercure, M. Rahmani a souligné l'importance de réduire les émanations toxiques des usines. Aussi, a-t-il relevé la nécessité pour les entreprises de production de «respecter les normes internationales en vigueur pour la protection de la santé des citoyens, tout en réalisant la performance économique.» Le ministre a indiqué que des opérations similaires seront initiées, dans les prochains jours, au niveau d'autres entreprises économiques, telles que les cimenteries de Zehana, Meftah et Bordj Bou-Arréridj. Dans ce contexte, il a cité l'opération de dépollution en cours de l'unité de mercure de Ghazaouet. Le bureau d'études international Veritas a révélé, lors d'une étude menée récemment sur le site de cette usine, que le taux d'amiante représente un réel danger. Le bureau a démontré «une forte présence de fibres d'amiante dans l'air à raison de 6,7 CC, et décelé une importante émanation des résidus de cette matière de l'ordre de 13 CC alors que le seuil autorisé ne dépasse pas 0,1 CC», explique la directrice générale de l'environnement au ministère, Mme Dalila Boudjemaâ. La première apparition des produits en amiante-ciment remonte à 1950 à la suite de la mise en service de l'usine d'eternit de Gué de Constantine. La fabrication de produits à base d'amiante, constitue, depuis plusieurs années, un problème pour la santé des citoyens et les ressources naturelles (l'eau, le sol, l'air et la nature). Les unités d'amiante-ciment, ne maîtrisent pas ces produits dont la dangerosité sur la nature et la santé du citoyen est avérée. D'où la nécessité de l'éliminer définitivement. Depuis le 21 novembre 1998, le Conseil de gouvernement a retenu l'option de «l'utilisation sécuritaire de l'amiante» avec la perspective de son interdiction totale à long terme.