Le géant français et leader mondial des matériaux de construction, Lafarge, va s'installer officiellement en Algérie au mois de septembre prochain afin de prendre en charge la totalité du management et la gestion de la cimenterie de Meftah (Blida). C'est du moins ce qu'a révélé le directeur de l'ERCC, lors de la fermeture officielle de l'unité amiante-ciment de Meftah, hier, en présence du ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Chérif Rahmani. A noter que le groupe français vient de signer son entrée dans le capital de la cimenterie de Meftah, relevant de l'Entreprise régionale des ciments du Centre (ERCC). Lafarge a acquis 35% du capital de l'usine pour un montant de 43,5 millions d'euros. Son programme d'investissements doit être mis en place pour moderniser la cimenterie de Meftah afin de porter la capacité de l'usine de 0,8 million de tonnes à 1,1 million de tonnes d'ici à 2010 et améliorer ses performances environnementales. Par ailleurs, et dans le cadre de l'action continue de dépollution industrielle, le ministère a décidé de fermer l'unité de Meftah et de dépolluer et réhabiliter les sites industriels contaminés par l'amiante." Dorénavant toutes les unités qui ne répondent pas aux normes internationales seront fermées ; on a décidé de ne plus commercialiser ni importer ; ni exporter ce produit dangereux", a assuré M. Rahmani. Et d'ajouter : "On sait qu'il y a un lobby international qui incite et qui encourage à commercialiser ce produit mais, en Algérie on est conscient et on dénonce sa commercialisation ". Le ministre dira dans ce contexte avoir choisi des bureaux d'études et des entreprises spécialisés pour l'opération de dépollution. Cette zone de quelque 25 hectares sera réservée à d'autres activités et à la réalisation d'une zone industrielle qui va créer plusieurs d'emplois à l'avenir. "Cette décision vient après une étude et des programmes afin d'éradiquer ce fléau", indique-t-il. Il faut savoir que les travailleurs de l'unité ont beaucoup souffert, et selon les responsables de l'unité, il y a eu quelques décès de travailleurs et trois cas de cancers ont été enregistrés jusque-là. A ce sujet, le ministre dira qu'une enveloppe de 170 milliards de centimes a été allouée à l'indemnisation et la prise en charge des travailleurs (475 employés ) et victimes dans le cadre de la fermeture de l'unité. Il faut savoir que la fabrication de produits à base d'amiante, constitue depuis plusieurs années un problème pour la santé des citoyens et les ressources naturelles. Il a été constaté sur le site par le bureau international Veritas la présence significative de fibres d'amiante et un niveau d'exposition supérieur à 6,7f/cm3 d'air avec des pics d'exposition très élevés à 137f/cm3, alors que la valeur limite est à 0,1f/cm3 seulement. Selon Mme D. Boudjamâa, directrice de l'environnement au sein du ministère, en plus de la fermeture de l'unité de Meftah, d'autres unités ont été fermées telles que Zahana (Mascara), l'unité d'El-Bourdj, ainsi que celle de Gué de Constantine. Il faut signaler que l'opération de dépollution amiante-ciment de Mefah sera axée sur la décontamination et dépollution des équipements de production et des bâtiments administratifs de l'unité. Il également prévu l'enlèvement des déchets, le stockage selon les normes environnementales et la réhabilitation du sol, ainsi que la décontamination du sol contenant de l'amiante. Selon le P-DG de l'ERCC, il existe actuellement 7 000 tonnes de produits finis de l'unité dont 12% d'amiante qui ne représentent pas de risque se trouvant notamment dans les tuyaux de canalisation. Le volume d'amiante pure stockée au sein de l'unité est estimé de 500 tonnes. Ces stocks seront enterrés.