Tendance n Trente-neuf entraîneurs ou staffs techniques se sont relayés à la tête des seize clubs de la Nationale Une durant l'exercice 2005/2006. Trois clubs seulement, le Paradou AC, l'ASO Chlef et le CA Batna, ont réussi à conserver leurs techniciens. Ce qui ne fut pas le cas pour les treize autres formations de l'élite qui ont vu défiler du monde sur leurs bancs de touche respectifs. Ils étaient seize staffs au départ, ils sont trente-neuf à la fin, soit une triste moyenne de 3 entraîneurs par club sur une saison. Une situation qui donne à réfléchir à plus d'un, à commencer par M. Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports qui, en marge du jubilé d'Abdelhamid Kermali à Sétif, a fustigé encore une fois le corps des entraîneurs le réduisant, à la limite, à une bande de mercenaires n'ayant souvent pas le niveau requis, mais devenus spécialistes à faire la tournée des popotes pour ramasser le maximum de billets. Il y a évidemment du vrai dans ce qu'a dit le ministre, mais il y a aussi du faux et des non-dits. Si les entraîneurs ne sont pas stables, c'est parce que les dirigeants ne le sont pas en premier. Que leur gestion est fragile et approximative, obéissant non pas à un projet purement sportif réfléchi, mais plus souvent aux influences de la rue et d'un environnement hostile qui ne fonctionne qu'au résultat immédiat. Rares sont les clubs : la preuve, ils ne sont que trois qui résistent au changement et à la frénétique danse des derviches qui fait tourner la tête au football algérien depuis déjà plusieurs saisons. Et puis, il n'y a pas que les résultats qui soient derrière les changements d'entraîneurs (qu'ils soient limogés, remerciés, démissionnés, …), il y a les humeurs, les ingérences, les conflits d'école et d'argent. On a même vu des entraîneurs poussés vers la sortie avant le début d'une saison et donc de la compétition. D'autres, comme le cas édifiant de Noureddine Saâdi lors de la saison 2004/2005, où il a été remercié alors que son équipe était leader du championnat avec sept points d'avance sur son poursuivant et sur une série de huit victoires consécutives. Il a fallu une défaite, à Bordj Bou-Arréridj, pour que tout bascule. Au départ de l'actuelle saison, les trois quarts des clubs de la Nationale Une avaient décidé de changer d'entraîneurs ou de staffs techniques, dont un quart avait opté pour des techniciens étrangers, soit un de plus par rapport à la saison 2004/2005.