Bras de fer n Les récentes déclarations de M. Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports, au sujet de la faiblesse de nos entraîneurs nationaux n?a pas été du goût de ces derniers. Y a-t-il du vrai dans ce qu?a déclaré le ministre, sachant qu?il a toujours eu une note de provocation (rappelez-vous ses sorties intempestives lorsqu?il était à la tête du secteur de la santé), ou accuse-t-il à tort un corps qui n?arrive plus à s?exprimer pleinement en raison d?autres facteurs ? Il y a peut-être les deux à la fois, mais cela n?a pas été, en tous les cas, du goût des techniciens eux-mêmes qui se sentent discrédités aux yeux de l?opinion par le premier responsable du secteur. En estimant que les entraîneurs algériens sont faibles et qu?ils ont montré leurs limites du moment qu?ils ne peuvent pas postuler aux postes de sélectionneurs nationaux, Guidoum a jeté un pavé dans la mare. Le choix du sélectionneur étranger au détriment des compétences locales relance de plus belle un vieux débat qui n?a jamais abouti à une réflexion objective. Tout reste subjectif comme l?est d?ailleurs la situation de nos techniciens. Ces derniers dénoncent le piège et le milieu dans lesquels ils se retrouvent aujourd?hui car il devient très difficile pour eux de travailler lorsque la durée de vie d?un entraîneur est réduite à quelques jours ou à deux ou trois matchs, si ce n?est moins dans certains cas. Et on en a vu dans nos différents championnats. À commencer par la Nationale Une, considérée comme l?élite, où pas moins de treize clubs sur les seize qui composent cette division, ont dû changer de staff au moins une fois. En vérité, ils sont plus d?une vingtaine d?entraîneurs à se succéder sur le banc de touche de ces clubs, avec une palme spéciale pour le CS Constantine qui a usé quatre staffs depuis le début de la saison ! À ce rythme, peut-on considérer que nos entraîneurs sont faibles ou que c?est le football qui reste malade de ses dirigeants et englué dans ses problèmes environnementaux ? Tenez, les clubs qui n?ont pas changé d?entraîneurs : l?ASO Chlef, avec Amrani, le Paradou AC, avec le duo Bouhellal-Abdelaziz, et le CA Batna, avec Ameur Djamil se portent non seulement bien avec peu de moyens, mais il y a surtout du travail qui se fait sans vedettes et sans fard. Donnons plus de stabilité, plus de temps, plus de confiance, plus de prérogatives et plus de moyens aux entraîneurs, après jugeons-les.