Echange n Des magistrats américains séjournent actuellement en Algérie à l'invitation du Syndicat national des magistrats (SNM). L'invitation avait pour objet de débattre du code d'éthique des magistrats algériens. Ainsi, les experts américains ont donné des conférences à Alger, Constantine, Tizi Ouzou et Tlemcen, sur le code de conduite du magistrat aux Etats-Unis et dans 30 autres différents pays où ils ont déjà eu à intervenir dans le cadre des réformes de la justice des pays. Ils ont expliqué les mécanismes qui permettent d'arriver à cette fin et proposé la création d'un conseil d'orientation, comme c'est le cas en Belgique, un équivalent à l'Ordre des médecins.Pour l'Algérie, cela fait deux années que l'American Bar Association (ABA) effectue un travail avec les instances algériennes en vue de cette réforme. Lors d'une rencontre jeudi au centre de presse d'El Moudjahid, avec deux membres de l'association du barreau américain (ABA), le juge Enigane Brott et l'avocat Francis A. McLuaghin Jr, le président du SNM, Djamel Laïdouni, a fait part d'un projet qui sera déposé prochainement au niveau du Haut-Conseil de la magistrature et qui reposera, selon lui, sur l'indépendance de la justice. «Cette justice ne peut être que si le magistrat est indépendant» ont relevé plusieurs intervenants. Une indépendance difficile à assurer lorsque le juge est nommé par décret, comme l'a relevé une avocate présente dans la salle. S'agissant de l'évaluation des experts américains du système juridique algérien, à la suite des multiples rencontres avec des magistrats, des avocats, des huissiers ainsi qu'avec les institutions sécuritaires du pays, elle a été «positive». La seule critique, à peine voilée, concerne le projet du code d'éthique qui n'est pas élargi aux avocats et à la société civile. D'ailleurs, Laïdouni a proposé une charte d'éthique des avocats, pour parer à cette lacune. L'objectif, à travers ces rencontres, est d'arriver à «un code d'éthique commun» dans un maximum de pays où les Américains interviennent, en tenant compte des composantes culturelles spécifiques et des valeurs propres à chaque pays. Laïdouni a relevé, par ailleurs, que «l'indépendance du magistrat ne suffit pas car il doit développer, aussi, ses connaissances».Lors de cette visite américaine, les experts ont constaté que les magistrats algériens ont surtout posé des questions sur le système juridique américain. Enfin, cette visite ne sera pas la dernière, d'autres étant prévues alors qu'une délégation algérienne se rendra bientôt aux Etats-Unis. Une ultime rencontre aura lieu, dans la foulée à l'échelle africaine, a affirmé le président du SNM.