Résumé de la 52e partie n Durant son intervention au Sénat, le sénateur Jennings évoque des chiffres erronés. Claire Lawrence dispose des chiffres réels et corrige l'erreur d'Abigail. Pat remarqua la raideur soudaine des épaules d'Abigail, la façon dont elle serrait et desserrait les mains tandis que Claire Lawrence lisait son rapport. La jeune femme à l'air appliqué, assise derrière Abigail, était apparemment l'assistante qui avait rédigé le rapport incorrect. A plusieurs reprises, Abigail se tourna vers elle durant l'intervention du sénateur Lawrence. La jeune femme n'en menait pas large. Elle était écarlate et se mordait les lèvres pour les empêcher de trembler. Abigail prit la parole dès que le sénateur Lawrence se tut. «Monsieur le président, j'aimerais remercier le sénateur Lawrence de son aide et je voudrais aussi m'excuser auprès des membres de cette commission d'avoir dû me référer à des chiffres qui étaient erronés et d'avoir ainsi fait perdre un temps précieux à chacun d'entre nous. Cela ne se renouvellera pas.» Elle se tourna à nouveau vers son assistante. Pat put lire sur les lèvres d'Abigail : «Vous êtes renvoyée.» La jeune femme se leva de son fauteuil et quitta la salle d'audience, les joues inondées de larmes. Pat étouffa un murmure de désapprobation. L'audience était retransmise à la télévision — n'importe qui, en voyant la scène, éprouverait de la compassion pour la jeune assistante. A la fin de l'audience, Abigail regagna précipitamment son bureau. En apparence, tout le monde était au courant de ce qui venait de se passer. Secrétaires et assistantes ne levèrent pas le nez lorsque Abigail traversa la pièce en trombe. L'infortunée responsable de l'erreur regardait par la fenêtre en se tamponnant vainement les yeux. «Suivez-moi, Philip, dit sèchement Abigail. Vous aussi, Pat. Vous aurez ainsi un aperçu complet de la façon dont les choses se passent ici.» Elle s'assit à son bureau. A part la pâleur de ses traits et la ligne serrée de ses lèvres, elle semblait très calme. «Que s'est-il passé, Philip ?», demanda-t-elle d'un ton égal. Même Philip avait perdu son flegme habituel. Il avala nerveusement sa salive avant d'expliquer : «Sénateur, les autres filles viennent de me parler. Le mari d'Eileen l'a quittée il y a deux semaines. D'après ce qu'elles m'ont dit, elle est dans un état affreux. Cela fait trois ans qu'elle travaille avec nous, et comme vous le savez, c'est l'une de nos meilleures assistantes. Ne pourriez-vous pas envisager de lui donner un congé jusqu'à ce qu'elle se reprenne ? Elle adore ce travail. — Vraiment ? Elle l'adore tellement que grâce à elle je me suis couverte de ridicule dans une audience retransmise à la télévision. Elle est virée, Philip. Je lui donne quinze minutes pour quitter les lieux. Et dites-vous que vous avez de la chance de ne pas subir le même sort. C'était à vous de chercher la véritable raison pour laquelle ce rapport est arrivé en retard. Alors que tant de gens brillants ne demandent qu'à s'emparer d'une place — y compris de la mienne — croyez-vous que je vais accepter d'être mise en position de faiblesse parce que je suis entourée d'incapables ?» (à suivre...)