Résumé de la 164e partie n Après l'assassinat de Catherine Graney, Luther Pelham demande à Pat de modifier le passage de son film qui évoque son mari, le pilote décédé avec Willard Jennings. Quatre heures plus tard, un petit groupe s'installa dans la salle de projection avec des sandwiches et du café pour visionner l'enregistrement définitif. Abigail était assise au premier rang, Luther et Philip à ses côtés. Pat avait pris place plusieurs rangs derrière eux avec l'assistant du chef opérateur. Au dernier rang, Toby montait une garde solitaire. L'émission s'ouvrit sur Pat, Luther et le sénateur assis en demi-cercle. «Bonjour et bienvenue pour la première émission de notre série Les Femmes au gouvernement...» Pat s'examina sans complaisance. Sa voix était plus rauque que d'habitude ; une certaine raideur dans son maintien exprimait une tension intérieure. Luther était parfaitement à son aise et dans l'ensemble la séquence d'ouverture se déroulait bien. Patricia et Abigail se complétaient l'une l'autre. La robe en soie bleue du sénateur avait été un bon choix, elle soulignait sa féminité sans excès. Abigail souriait avec chaleur, plissait les yeux. Il n'y avait aucune trace d'embarras dans sa façon d'accueillir l'introduction élogieuse. Elles discutèrent de ses fonctions de sénateur senior de Virginie. Abigail : «C'est un travail à la fois extraordinairement prenant et satisfaisant…» : le montage des vues d'Apple Junction ; le plan d'Abigail avec sa mère. Pat regarda l'écran au moment où la voix d'Abigail prit un ton attendri. «Ma mère a dû affronter le problème qui se pose à tant de mères obligées de travailler de nos jours. Elle est devenue veuve lorsque j'avais six ans. Elle ne voulait pas me laisser seule et dut accepter une place de femme de charge. Elle a sacrifié une carrière de directrice d'hôtel afin d'être à la maison lorsque je rentrais de l'école. Nous étions très proches l'une de l'autre. Sa corpulence lui posait des problèmes. Elle souffrait de troubles glandulaires. Je suppose que bien des personnes peuvent comprendre cela. Lorsque j'ai voulu la faire venir vivre avec moi et Willard, elle a éclaté de rire en disant : "Pas question que la montagne vienne Washington." C'était une femme adorable et pleine d'humour.» A ce moment précis, la voix d'Abigail trembla. Puis elle expliqua le concours de beauté : «Je l'ai gagné pour maman...» Pat se sentit sous le charme du sénateur. Même la scène dans le petit bureau, chez Abigail, lorsqu'elle avait traité sa mère de tyran obèse, semblait irréelle à présent. Mais elle était réelle, pensa-t-elle. Abigail était une actrice-née. Les séquences du mariage et de la première campagne. Les questions de Pat : «Sénateur, vous étiez jeune mariée, vous terminiez votre dernière année à l'université et vous participiez à la campagne que menait votre mari pour son premier siège au Congrès. Dites-nous comment vous ressentiez cette situation.» La réponse d'Abigail : «C'était merveilleux. J'étais très amoureuse. Je m'étais toujours imaginée que je deviendrais l'assistante d'un homme politique. Me retrouver dans cette position dès le début était passionnant. Vous savez, même si un Jennings avait toujours occupé ce siège, la compétition était serrée. Le soir où j'ai appris la nomination de Willard, ce fut indescriptible. Chaque victoire aux élections est excitante, mais la première est inoubliable.» (à suivre...)