Blocage n Après avoir découvert que Naftal n'est pas propriétaire des stations, les exploitants libres refusent la poursuite du dialogue. En vue de désamorcer le conflit, le ministère de l'Energie et des Mines a initié un processus de dialogue entre les gérants libres des stations-service et l'entreprise commerciale Naftal au début de l'année 2005. Les gérants libres ont exprimé quatre principales revendications. Ainsi, ils exigent le remplacement du régime de la location-gérance par la location simple. La location-gérance est, selon Hamid Ayouaz, porte-parole de la Fnelss, synonyme d'une totale précarité, alors que la location simple comprend des garanties juridiques, notamment sur le volet des indemnités en cas d'éviction. En outre, la durée du contrat exigée par les gérants libres est de 10 ans renouvelables par tacite reconduction dans le cadre de la location simple. La troisième revendication consiste en la transmission inconditionnelle de la gestion aux ayants droit en cas de décès de l'exploitant car, explique notre interlocuteur, la gestion actuelle de ces stations est purement familiale. Ces derniers revendiquent également la priorité en cas d'opération de cession des stations. «Nous sommes là depuis des années et si l'Etat procède à une opération pareille, nous devrions être les bénéficiaires», ajoute M. Ayouaz. Le ministère a ensuite exigé la remise d'un contrat finalisé par Naftal, intégrant les revendications des exploitants libres, et le dépôt de ces derniers d'un compte-rendu dudit contrat. Le ministre de l'Energie et des Mines s'est engagé, ajoute notre interlocuteur, à prendre en charge les points restés en litige entre les deux parties. «Le contrat finalisé de Naftal, remis en juin 2005, a ignoré la totalité de nos revendications et nous l'avons par conséquent rejeté. L'arbitrage du ministre n'a, jusqu'à l'heure actuelle, pas vu le jour et le conflit ne cesse de s'accentuer», déplore M. Ayouaz. Les exploitants libres ont procédé à des investigations secrètes concernant la propriété des stations. «Nous avons appris auprès de la direction générale du domaine national (ministère des Finances) que Naftal ne disposait que d'un droit de jouissance. Le fonds de commerce et les assiettes demeurent la propriété de l'Etat, d'où notre refus catégorique de toute relation contractuelle avec cette entreprise», précise notre interlocuteur. Le dialogue entre les deux parties est ainsi suspendu. Les exploitants libres des stations-service accusent Naftal de vouloir leur imposer un contrat de trois ans fermes, sans en avoir le titre de propriété. «Profitant de leur naïveté, Naftal a déjà contraint certains gérants à signer ces contrats de trois ans, mais la Fédération, consciente des enjeux réels de la question, n'est pas prête à subir ces intimidations», affirme, pour sa part, Mustapha Boudjemlal, président de la Fnelss.