Un préavis de grève de 48 heures sera déposé dans une semaine. «Les pouvoirs publics nous ont trompés». C'est ce que nous a déclaré hier, par téléphone, le représentant de la Fédération des exploitants libres des stations-service, M.Hamid Aywaz. Aucun engagement du ministère de l'Energie n'a été respecté, selon lui. Il a annoncé que les exploitants libres comptent revenir à la charge pour une éventuelle grève qui aura lieu probablement dans dix jours. Une réunion avec les délégués des wilayas sera tenue dans une semaine pour décider de la durée de la grève. Un préavis de grève de 48 heures sera déposé, précisera le représentant de la fédération, afin que le mouvement soit légal. Notons que la grève des exploitants libres qui était prévue pour le 7 février dernier a été annulée à la suite des promesses de la tutelle concernant le règlement de la situation de ces derniers. Une commission a été d'ailleurs installée dans ce sens regroupant des représentants des ministères de l'Energie, du Commerce, de l'Intérieur et des PME. M.Aywaz s'est dit encore désolé de ne trouver aucun représentant des exploitants libres figurer parmi la composante de cette commission. Les exploitants libres ont porté un grand espoir aux résultats de cette commission qui n'ont, jusqu'à présent, pas été rendus publics, précisera M.Aywaz. La décision de reprendre le mouvement de grève a été prise surtout après les dernières déclarations du ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, qui a confirmé et réaffirmé les déclarations du président-directeur général de Naftal sur la propriété de Sonatrach et de sa filiale Naftal sur les stations-service exploitées par les gérants libres du fait que les biens des ex-sociétés pétrolières étrangères nationalisées, selon le ministre, ont été acquis par Sonatrach soit par rachat direct, soit dans le cadre des nationalisations par remboursement auprès du Trésor public «Nous avons compris alors que les choses ont été arbitrées à notre défaveur», a indiqué M.Aywaz. Les revendications des exploitants libres portent essentiellement sur la concession. Le conflit avec l'entreprise Naftal s'est accentué après que celle-ci eut refusé toute concession. Pour la fédération, techniquement, la concession est réalisable. La fédération promet, par ailleurs, la création de 2000 postes d'emploi si leur revendication est concrétisée. «Contrairement à ce que Naftal avance, nous ne demandons pas l'acquisition des stations-service et nous ne voulons, en aucun cas, détourner ces dernières de leur activité originelle», précisera Hamid Aywaz de la fédération. Ce dernier a réitéré la position des exploitants libres qui rejettent le contrat de gérance de Naftal dans le fond et dans la forme. Il expliquera par la suite que Naftal, avec son contrat de gérance, veut «simplement assainir sa situation juridique avec les exploitants libres car elle est consciente que tous les contrats dans ce sens n'ont aucune valeur». Quant au chiffre annoncé dernièrement sur le nombre des personnes qui ont refusé la signature du contrat (24 exploitants libres, selon Naftal), les représentants de la fédération contestent ce dernier. Il sont plutôt près de 325 exploitants libres adhérents à la fédération qui refusent ce contrat, selon les représentants. Pour sa part, le premier responsable de Naftal avait déclaré, lors d'une conférence de presse, que les portes du dialogue sont ouvertes. Selon lui, Naftal a révisé deux points de discorde qui sont la transmission des ayants droit ainsi que l'entretien des stations-service.