Après les menaces, les exploitants libres des stations-service passent à l'action. Ils comptent aller vers une grève nationale dans 15 jours. N'ayant pas trouvé un terrain d'entente avec l'entreprise nationale en charge du secteur, Naftal, la Fédération des pompistes libres a décidé de mettre à exécution ses menaces. Un préavis de grève sera déposé dès aujourd'hui et le débrayage aura lieu à partir du 8 février. « Nous étions en négociation depuis 22 ans (1982) et les autorités ne veulent pas entendre nos revendications. Nous avons accordé un délai d'un mois à Naftal pour revenir sur ses décisions et ouvrir les portes du dialogue, sans résultat. » Il ne reste qu'un ultime choix : la grève », a déclaré Mustapha Boudjemlal, secrétaire général de cette fédération lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger. Le secrétariat national de la fédération se réunira le 3 février prochain pour déterminer la durée de cette action. Les exploitants des stations-service peuvent, selon lui, fermer boutique pour une période indéterminée, tout en assurant un service minimum. « Nous sommes sérieux dans notre démarche », a lancé, pour sa part, Khelaf Noreddine, secrétaire général adjoint de ladite fédération. Toutefois, cette dernière ne ferme pas définitivement les portes. Si le ministère de l'Energie et Naftal décident entre-temps de répondre favorablement à ses revendications, la fédération annulera son mouvement. Mais cela, a-t-il indiqué, est une illusion. Ni le ministère ni Naftal, a ajouté Mustapha Boudjemlal, n'ont donné suite au moratoire qui leur a été adressé, le 16 décembre 2006. A l'origine de ce conflit, a-t-il souligné, la décision de Naftal d'imposer aux pompistes libres un contrat élaboré « unilatéralement ». Ce contrat, en dépit du fait qu'il est indéterminé, pénalise, selon lui, les gérants des stations-service. « En cas de décès ou de longue maladie d'un gérant, Naftal récupérera la station. Nous ne pouvons pas accepter un tel contrat, d'autant que ces stations constituent la seule source de revenus de plusieurs familles », a précisé encore l'orateur. En refusant de signer ce contrat, les exploitants proposent à Naftal la concession de la gestion des stations-service. Une proposition que l'entreprise en question refuse d'accepter. Pour les responsables de la Fédération des exploitants libres des stations-service, le ministère de l'Energie ne joue pas son rôle d'arbitre objectif entre les deux parties en conflit. « Les positions de Naftal sont celles du ministère de l'Energie », a renchéri Khelaf Noreddine.