Revendications n Aucun cours n'est assuré au niveau du Département de langue et culture amazighes (Dlca) depuis le 10 mai. Les étudiants, las de voir leurs revendications rester lettre morte, ont pris la décision de recourir à cette ultime action dans l'espoir de se faire entendre. «Depuis le début de l'année universitaire, nous avons transmis nos doléances aux responsables du département et, à ce jour, aucune n'a été prise en considération. La situation s'est compliquée et d'autres problèmes ont fait leur apparition», nous affirment des membres du comité des étudiants de tamazight que nous avons rencontrés lundi. A l'extérieur comme à l'intérieur de la bâtisse qui abrite le département, de petits groupes d'étudiants discutent. Le bureau du chef de département de tamazight est, lui aussi, plein d'étudiants. Il faut dire que ces derniers, lors d'une assemblée générale tenue le 17 mai, ont décidé de procéder à l'occupation permanente des lieux tout en exigeant le départ du chef de département et de son adjoint. Une pétition a même été lancée à cet effet et, selon nos interlocuteurs, elle aurait rassemblé 600 signatures d'étudiants sur les 800 que compte le département. Par ces actions, les grévistes demandent, entre autres, le renforcement de l'enseignement des dialectes du berbère — nos interlocuteurs nous font savoir que depuis deux ans, le targui n'est pas enseigné —, la mise à la disposition des étudiants de moyens de recherche (dictaphone, Internet, matériel phonétique et didactique… notamment pour les étudiants qui préparent leurs Mémoires), l'enrichissement de la bibliothèque par l'augmentation du nombre d'exemplaires, la mise en place d'un laboratoire de recherche au sein du Dlca, l'informatisation du fichier de la bibliothèque et l'ouverture de nouvelles spécialités en postgraduation (littérature, civilisation, communication…). Sur un autre plan, les étudiants exigent aussi l'hygiène au niveau des salles et de la bibliothèque. Les membres du comité de langue et culture amazighe que nous avons rencontrés nous informent, par ailleurs, que «la situation de l'enseignement de tamazight est loin d'être reluisante. Depuis deux ans, les modules de psycholinguistique et de psychopédagogie ne sont pas assurés pour des étudiants qui préparent une licence d'enseignement. Pour parer à cela, on nous fait bénéficier d'un séminaire bloqué de 3 à 4 jours, ce qui est, à notre sens, insuffisant». Nos interlocuteurs dénoncent en outre la décision de limiter le nombre de pages des Mémoires — illimitées par le passé — à 30 pages, ainsi que celle inhérente à la tenue, à huis clos, des soutenances de fin de cycle. Le comité des étudiants du Dlca se demande «pourquoi il y a tant de contraintes au moment où le premier magistrat du pays inscrit dans son programme la promotion de la langue amazighe qui a été constitutionnalisée langue nationale». «Nous voulons une véritable prise en charge de cette langue au niveau de l'université algérienne», concluent nos interlocuteurs. En attendant, les étudiants boycottent les examens, dont les premiers devaient se dérouler, hier. n Les statisticiens algériens comptent s'organiser et mettre en place une institution nationale. Selon un enseignant du Département des sciences de l'université de Tizi Ouzou, il est prévu, dans les mois qui viennent, la création de la société algérienne de statistiques qui regroupera des statisticiens et des utilisateurs de statistiques. Les inscriptions pour la participation à l'assemblée générale de création ont déjà commencé ; un formulaire d'inscription est remis aux participants au séminaire national sur les statistiques et ses applications qu'abrite, depuis hier et ce, jusqu'à aujourd'hui, l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.