Réalité n Les autorités locales de l'APC, face à la «dégradation» de l'environnement dans cette commune, se mobilisent. A l'occasion d'une journée d'étude sur l'environnement organisée à l'Université des sciences et technologies Houari Boumediene (Usthb), dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement, le 5 juin, le président de l'APC de Bab Ezzouar, Mohamed Bounab, a déploré «la pollution sous toutes ses formes» de cette commune, soulignant «les difficultés rencontrées dans l'élimination des ordures ménagères et déchets industriels et l'insuffisance des espaces verts». Les ordures ménagères des quartiers de la commune de Bab Ezzouar atteignent 40 662 tonnes annuellement, pour une population de 110 000 habitants, a-t-il ajouté. Les résidus minéraux se sont élevés l'année dernière à 50 815 tonnes, a précisé le responsable, ajoutant qu'une enveloppe budgétaire de 11 millions de dinars sera dégagée chaque année par l'APC pour la prise en charge de ces déchets. M. Bounab a saisi l'opportunité pour mettre en garde contre «le danger» que représente la centrale électrique, réalisée en 1978, en pleine agglomération de Bab Ezzouar, estimant qu'elle constitue «une menace pour la santé publique». Soulignant l'importance que revêt l'aménagement urbain, il a indiqué «qu'il s'avère nécessaire de revoir la structuration de cette ville qui a connu, en un court laps de temps, une fulgurante explosion démographique». Cela est d'autant plus nécessaire au regard de la position stratégique de cette commune attenant à l'aéroport international, qui, outre son réseau routier dense, abrite, de surcroît, un important pôle universitaire qui accueille un nombre considérable d'étudiants. Pour Mohamed Chadli de l'Usthb, le problème de la pollution est étroitement lié aux comportements et à la manière de réfléchir de l'individu, soulignant «l'importance du comportement civilisationnel et de la culture environnementale chez le citoyen». Une enquête sur la situation environnementale dans la commune de Bab Ezzouar a démontré que «outre l'absence d'un tissu urbain harmonieux entre les différents quartiers, 66% des habitants de la commune déplorent la situation environnementale dans leur ville», a expliqué M. Chadli. Dans son intervention, le Pr Boualem Ouanougui, de l'Institut national de l'agriculture (INA) d'El-Harrach, a mis l'accent sur la nécessité de traiter les eaux usées et de les utiliser dans le secteur de l'irrigation. «L'Algérie élimine chaque année 600 millions de mètres cubes d'eaux usées», a-t-il expliqué, estimant que «ce volume pourrait être utilisé, après traitement, dans le secteur de l'agriculture, ce qui permettrait d'économiser les autres ressources hydriques».