Attitude n Le retour en force de ces volatiles et leur prolifération sont dus à l'attention manifestée à leur égard par les citoyens. D'autres, en revanche s'en plaignent. Les pigeons, ces oiseaux de bon augure, dont la présence était limitée à quelques lieux publics il y a une décennie, sont de plus en plus présents dans la capitale de Sidi El-Houari, squattant toits, terrasses d'immeubles, esplanades et autres places publiques. Ces volatiles, très enclins, au demeurant, à la domestication, n'hésitent pas à se rapprocher des hommes qui, surpris par leur hardiesse, n'hésitent pas à les gratifier de gourmandises telles les cacahuètes ou les miettes de pain. Ces marques d'attention et d'affection manifestées le plus souvent par des enfants, ravis de leur présence, sont à l'origine de la prolifération en nombre impressionnant de ces oiseaux le plus souvent menés par quelques mâles dominants (el-higoune) au point qu'une administration publique a sollicité les services compétents de l'APC pour débarrasser ses locaux de ces volatiles envahissants. Il est, en effet, devenu ordinaire d'observer des pans entiers de terrasses d'immeubles de la capitale de l'Ouest truffées de nids de pigeons, au grand dam des locataires que les roucoulements des mâles, en période d'accouplement notamment, incommodent en dépit de leurs tendres tonalités. Oiseau sacré pour certains, les colombophiles notamment, le pigeon n'en constitue pas moins un «gibier» de choix pour d'autres, pour lesquels sa chair est aussi succulente que celle de ses lointaines cousines la caille et la perdrix. Ces chasseurs, en fins gourmets, ne manquent pas de louer les qualités gustatives du volatile notamment, assurent-ils, lorsqu'il est associé à une chorba aux cheveux d'ange. Cependant, cet oiseau dont l'espèce la plus répandue à Oran est le gris-clair ou lechkhem, n'a pas que des ennemis. Nombreux sont ceux qui, en le gavant de toutes sortes de mets, ont contribué à sa fulgurante prolifération. Le pigeon, tout comme les deux lions en bronze qui trônent sur le perron de l'Hôtel-de-Ville, fait désormais partie du décor d'El-Bahia. Sur les places du 1er-Novembre (ex-place d'Armes) et Gambetta, ainsi qu'au rond-point de Dar El-Beïda ou encore à la tahtaha de Médina J'dida, le pigeon est devenu la principale attraction.