Dans la culture musulmane, certaines espèces d'oiseaux ont toujours été recherchées pour la délicatesse de leur chair : ortolans, outardes, perdrix, cailles, pigeons... Ces chairs, présentes principalement sur les tables des seigneurs et des riches propriétaires, symbolisent donc l'aisance, le prospérité et l'abondance. D'autres oiseaux, comme la poule, font partie de l'alimentation commune, d'autres encore, comme les grives ou les moineaux, sont des nourritures de bergers, d'adolescents et de pauvres. Dans l'oniromancie, les oiseaux, en tant qu'aliment, prennent diverses significations. La chair des oiseaux comestibles, c'est-à-dire licites sur le plan des prescriptions religieuses, symbolise un profit tiré d'une exploitation agricole ou d'un commerce. Les Anciens chiffraient même ces profits : de mille dirhams à six mille dirhams au maximum (le dirham étant une pièce d'argent), chiffre équivalant à la somme des organes d'un oiseau : une tête, deux ailes, deux pattes et une queue. La chair de volatiles illicites représente des profits tirés de biens de gens perfides et malhonnêtes. Pour certains interprètes, la chair des oiseaux représente des biens tirés de femmes. Si la chair n'est pas bien cuite, le rêveur accusera injustement une femme d'adultère. La chair de la poule est de bon augure, parce que la poule figure un profit que l'on tire de femmes comparables par leur port et leur fécondité aux poules. La chair des oies symbolise également un bien, mais obtenu de façon illicite.